Cette tour purifie l’air pollué des villes
La ville néerlandaise de Rotterdam a inauguré la première tour anti-smog au monde.
Co-conçue par l’artiste néerlandais Daan Roosegaarde , la tour haute de sept mètres aspire l’air pollué comme un aspirateur géant. La technologie ionique le filtre ensuite, avant de renvoyer des bulles d’air purifiée à travers les bouches de la tour. Elle est capable de nettoyer 30.000 mètres cubes d’air par heure, selon Roosegaarde.
Crédit photo: Studio Roosegaarde
L’air pur est une denrée précieuse. Une nouvelle étude a constaté que plus de trois millions de personnes meurent prématurément à cause de la pollution de l’air chaque année. Cela devrait doubler d’ici 2050 si le problème n’est pas traité.
« La tour antismog contribue à un débat qui ne devrait pas être limité à la politique », dit le maire de Rotterdam, Ahmed Aboutaleb. « La pollution atmosphérique est une question qui nous concerne tous, et exige une discussion sérieuse. Mais nous avons besoin d’innovations comme celle de Daan Roosegaarde pour entamer la conversation à un autre niveau ».
Roosegaarde a de grandes ambitions pour sa tour, qui fait partie de son projet Smog-Free Project . « Elle n’est pas seulement conçue comme une solution locale permettant la propreté des parcs ou des terrains de jeux, » explique t-il. « C’est aussi une expérience sensorielle d’un avenir propre, un endroit où les gens peuvent expérimenter l’air pur. »
Crédit photo: Studio Roosegaarde
Il espère rassembler les gouvernements, les ONG, l’industrie des technologies propres et les citoyens ordinaires. « Nous pouvons travailler ensemble pour rendre des villes entières sans pollution », dit-il. « Nous pouvons attendre – ou nous pouvons participer. »
À l’origine du filtre de nettoyage de la tour est Bob Ursem, un expert des nanoparticules à l’Université de Technologie de Delft. Lors d’essais en plein air, le filtre a nettoyé l’air de 60%, mesuré à partir de la proportion de nanoparticules retirées, et dans les environnements intérieurs la réduction est encore plus significative, affirme-t-il. « Nous l’avons installée dans un parking ici aux Pays-Bas et elle aspire et nettoie à la fois l’air intérieur et extérieur », dit Ursem. « À l’intérieur du garage, l’air est devenu 70% plus propre. »
Pas un projet miracle, mais utile dans les grandes villes mondiales
Mais ce n’est pas à Rotterdam que le besoin en filtres à air est plus le plus important. Selon l’indice mondial de la qualité de l’air , la plupart de l’Europe occidentale bénéficie d’un air propre, avec des exceptions, notamment à Londres, où la qualité de l’air est considérée comme modérée. C’est une autre histoire dans les villes en plein essor des pays en développement et des pays membres du BRIC. La qualité de l’air est beaucoup plus pauvre en Chine et en Malaisie, par exemple, où la plupart des villes ont un air jugé malsain. L’air dans plusieurs villes, notamment Delhi, a été classé comme très malsain, indiquant des conditions d’urgence.
Crédit photo: Studio Roosegaarde
Les créateurs de la Tour en sont conscients, et après son passage à Rotterdam, la tour se déplace à Pékin, souffrant d’une très mauvaise qualité de l’air en ville. Plus tôt ce mois-ci, les autorités chinoises ont fermé des centaines d’usines à Pékin et interdit la moitié des 5 millions de voitures du pays de prendre la route en prévision d’une parade militaire gigantesque. Dans les jours qui ont précédé la parade, la qualité de l’air s’est améliorée, entraînant un ciel bleu immaculé pour la parade, et redevenant tout gris lorsque l’interdiction a été levée.
Selon Ursem, le filtre de Rotterdam peut être facilement adapté pour aider à soulager le smog de Pékin. Pourtant, si les filtres anti-smog peuvent offrir un peu d’espoir à la souffrance des habitants des villes en plein essor, aucune technologie ou tactique peut être aussi efficace que de travailler sur les causes profondes de la pollution de l’air. Dans le cas de la tour, les filtres seraient trop coûteux. Bien que ni Roosegaarde ni Ursem n’aient révélé le coût de la tour, le prix des filtres qu’ils ont développé varie de 1600€ à plus de 118.000€.
Aboutaleb reconnaît les limites de l’innovation: « Elle ne peut pas être la réponse à tous nos problèmes, mais cela ne devrait pas être l’objectif principal, » dit-il. « L’objectif doit reposer dans une perspective différente, une nouvelle approche à un problème mondial. »
Certains politiciens locaux semblent désireux d’encourager la purification de l’air parmi leurs résidents, espérant peut-être que cela va les rendre plus favorable à des restrictions sur le carburant et l’énergie sale. La ville de New York, rapporte Ursem, vient de commander 12 voitures de nettoyage des rues comportant le filtre à air. Il y aura un projet pilote de filtre à air à Eindhoven, et l’équipe de Ursem est en négociations pour un projet similaire à Paris.
Crédit photo: Studio Roosegaarde
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bon projet contre la pollution
Tiens! J’ai eu la même idée il y a 2 mois lors d’une discussion au téléphone, j’ai parlé de capter le dioxyde carbone à l’aide de capteur , ce qui revient au même que l’idée du filtre…pour le moment j’agis pour continuer d’améliorer le tri-recycling de ma ville..Made schwitzerland..
a quand la décroissance pour réduire la pollution sinon ?