La photo choquante d’un ours polaire qui alerte sur les conditions climatiques

La photo, prise vers la fin du mois d’août par Kerstin Langenberger , une photographe allemande, nous montre un ours polaire femelle très mal en point sur la banquise, à la silhouette squelettique. Cette image n’a pas manqué de provoquer l’indignation des internautes.

La photo a été prise dans la région de Svalbard en Norvège, un archipel dans l’océan Arctique où les touristes viennent souvent observer les ours polaires dans leur habitat naturel.

Alors qu’il lui arrive de voir souvent des ours mâles « gras » qui passent toute l’année sur la banquise, « plusieurs fois j’ai vu des ours horriblement minces, et ceux-ci étaient exclusivement des femelles, comme ici, » écrit-elle sur Facebook. Selon la photographe, cela s’expliquerait par la fonte des glaces qui les force à chasser sur la terre ferme, où la nourriture se fait plus rare.

For tourists and wildlife photographers, the main reason to come to Svalbard is to see polar bears. And yes, usually we…

Posted by Kerstin Langenberger Photography on jeudi 20 août 2015

Si elle admet qu’elle n’avait pas de données scientifiques à l’appui de ses observations, Langenberger soulève la question de la stabilité de la population d’ours polaires à Svalbard.

Une cause controversée

Ian Stirling, un spécialiste des ours polaires à l’université d’Alberta, interrogé par Mashable , indique que la fonte des glaces est certainement responsable de la diminution du nombre de spécimens mais pas forcément de l’état de cette femelle représentée sur la photo. Il invite donc à la prudence avant de tirer des conclusions hâtives. Il ajoute ainsi que l’ours était plus probablement vieux, malade ou blessé, que mourrant de faim à cause d’un manque de proies ou de glace.

Des informations fournies par le gouvernement norvégien ne montrent pas beaucoup de certitude quant à la santé des populations d’ours polaires à Svalbard. Le gouvernement estime que, à compter de 2004, il y avait près de 3000 ours polaires dans la région de Svalbard et la mer de Barents.

Une autre enquête de suivi de la population dans la région a commencé le mois dernier, et a été régulièrement rapportée sur un blog .

D’autres photos émergent

En plus de l’image inquiétante de Langenberger, le photographe du National Geographic, Paul Nicklen, a posté cette photo d’un ours mort et émacié (également prise à Svalbard) dimanche dernier :

Last summer I traveled with a group of friends to Svalbard, Norway in search of polar bears. We went to my favorite spot where I have always been able to find bears roaming around on sea ice throughout the summer. On this occasion, however, we didn't find any sea ice and we never found any bears alive. We did find two dead bears in this location and other groups found more dead bears. These bears were so skinny, they appeared to have died of starvation, as in the absence of sea ice, they were not able to hunt seals. In all of my years of growing up in the Arctic and later, working as a biologist, I had never found a dead polar bear. It is now becoming much more common. Through @sea_legacy and @natgeo we will continue to shine a light on our changing planet to convince the unconvinced. Please follow me on @paulnicklen to learn more about the effects of climate change. #polarbear #nature #wildlife #arctic #seaice @thephotosociety

A photo posted by Paul Nicklen (@paulnicklen) on

« Ces ours sont si maigres, qu’ils semblent être morts de faim, car en l’absence de banquise, ils ne pouvaient pas chasser le phoque, » Nicklen a écrit dans la légende de la photo. « Dans toutes mes années passées à grandir dans l’Arctique, et bien après en travaillant en tant que biologiste, je n’avais jamais trouvé un ours polaire mort. »

Si la première photo laissait planer le doute quant à la cause de l’état de l’ours polaire, celle-ci en revanche n’en laisse quasiment plus aucun selon Ian Stirling. « Vous ne pouvez pas dire à 100% qu’il est mort de faim, mais c’est probablement ce qui est arrivé », a-t-il dit. Il précise toutefois que des tests biologiques auraient pu déterminer si l’ours souffrait ou non d’une maladie qui aurait pu lui être fatale.

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Eva, journaliste avec 15 ans d’expérience dans des médias prestigieux comme Masa Journey et Upsider, est diplômée de l’Université de Tel Aviv et de la Sorbonne. Elle apporte un regard aiguisé sur les sujets d’actualité, enrichissant chaque article d’analyses captivantes. Contact : [email protected].

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