Voici l’Homo naledi, une nouvelle espèce du genre humain découverte en Afrique du Sud
Les paléoanthropologues l’ont en travers de la gorge. Toute leur carrière ils ont passé leur temps à travailler sur un fémur ou une mandibule dans l’espoir que les ossements révèlent un secret à propos de nos ancêtres.
Mais Lee Berger de l’Université du Witwatersrand en Afrique du Sud a eu une chance incroyable. En 2008, dans la grotte de Malapa en Afrique du Sud, il a découvert deux squelettes complets d’une nouvelle espèce du genre humain. « Nous n’avons aucune autre collection de squelettes, hormis celles des néandertaliens, qui remontent à un peu plus de 100 000 ans, qui soient si articulés, si complets », avait fait remarquer Carol Ward, une autre paléoanthropologue, sur les découvertes de Berger.
« Je suis ravi de vous présenter une nouvelle espèce du genre humain », Lee Berger
Découverte d’Homo naledi, une espèce inconnue du genre humain http://t.co/11XXfZLS9Z pic.twitter.com/C16zHpi8jW
— Le Monde (@lemondefr) 10 Septembre 2015
Et aujourd’hui, Berger a fait encore mieux que cela. Dans les grottes de Rising Star , également en Afrique du Sud, il a mis au jour plus de 1500 os appartenant à 15 individus d’une nouvelle espèce de notre ancêtre, qui comprennent des adultes hommes et femmes, des personnes âgées, et des bébés. « Trouver un squelette complet d’un hominidé revient à toucher le jackpot paléoanthropologique » fait remarquer l’écrivain scientifique Ed Yong dans un article publié sur The Atlantic . « Mais en trouver 15 ou plus au même endroit… »
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— FRANCE 24 Français (@France24_fr) 10 Septembre 2015
Homo naledi
L’espèce a été nommée Homo naledi (naledi signifiant « étoile » en sesotho, la langue locale). Debout, cette espèce devait mesurer en moyenne 1,5 mètre à l’âge adulte, et peser 45 kilos. Les pieds semblent avoir été conçus pour marcher de longue distance et son difficilement différentiables de ceux de l’Homme moderne. Les bras sont simiesques, et les mains ont des formes plus « humaines ». Le crâne est petit, seulement un tiers du volume du cerveau d’un Homo sapiens.
« Certains aspects de l’Homo Naledi, comme ses mains, ses poignets et ses pieds, sont très proches de celles de l’Homme moderne. Dans le même temps, son petit cerveau et la forme de la partie supérieure de son corps sont plus proches d’un groupe pré-humain appelé australopithèque » a expliqué Chris Stringer du Musée d’histoire naturelle de Londres. « Le mélange de caractéristiques de l’Homo Naledi souligne une fois de plus la complexité de l’arbre généalogique humain et la nécessité de conduire des recherches plus poussées pour comprendre l’histoire et les origines ultimes de nos espèces », a-t-il poursuivit.
L’Homo Naledi « avait un cerveau minuscule, de la taille d’une orange et un corps très élancé », selon John Hawks , chercheur à l’université de Wisconsin-Madison. Ses mains « laissent supposer qu’il avait la capacité de manier des outils », ses doigts étaient extrêmement incurvés, tandis qu’ « il est pratiquement impossible de distinguer ses pieds de ceux d’un homme moderne ».
[Découverte majeure] Nouvelle espèce humaine ! La prof Michelle Drapeau y a participé. http://t.co/0kHddwesKA pic.twitter.com/aRbU8s808I
— Université Montréal (@UMontreal) 10 Septembre 2015
Berger et ses collègues n’ont même pas encore daté les os. Cette espèce pourrait être vieille de millions d’années comme seulement de milliers d’années, ce qui signifierait des choses très différentes pour la place qu’elle occupe dans l’arbre généalogique humain. Il pourrait en tout cas permettre d’en apprendre davantage sur la transition entre l’australopithèque primitif et le primate du genre homo (notre ancêtre direct), il y a environ 2 millions d’années.
Selon Lee Berger la grotte « n’a pas encore révélé tous ses secrets, car il pourrait y avoir encore des centaines, voire des milliers de fossiles d’Homo naledi ».