Polémique après les funérailles grandioses d’un mafieux surnommé le « roi de Rome »
Les funérailles d’un chef mafieux à Rome ont suscité la colère chez les parlementaires à cause d’un cortège un peu trop mis en scène façon « Hollywood ». Un somptueux carrosse était en effet tiré par des chevaux ornés de plumes noires, des pétales de roses ont été jetées depuis un hélicoptère, et le tout s’est déroulé sous les notes de la musique originale du film Le Parrain.
Les politiciens italiens ont dénoncé les adieux ostentatoires pour Vittorio Casamonica, décédé à l’âge de 65 ans. Des banderoles à l’extérieur de l’église San Giovanni Bosco à la périphérie de la ville l’ont décrit comme le « roi de Rome ». Le prêtre a dit qu’il n’avait aucun contrôle sur ce qui se passait en dehors de l’église, raconte The Guardian .
Cela survient alors qu’une enquête sur la mafia dans la capitale italienne a lieu, et dans laquelle les chefs criminels locaux sont suspectés d’avoir travaillé avec les responsables municipaux pour obtenir des contrats publics lucratifs.
Des centaines de convives en larmes se sont réunis pour rendre un dernier hommage à Casamonica, qui serait mort d’un cancer. Les autorités l’ont identifié comme étant l’un des dirigeants du clan Casamonica, qui est accusé de racket, d’extorsion et de trafic de drogue.
Des politiciens ont indiqué que les funérailles aux airs hollywoodiens adressaient « un message clair d’impunité » et ont exigé des mesures pour empêcher que de tels événements soient organisés pour honorer les gangs criminels.
Un carrosse doré tiré par six chevaux a transporté le corps de Casamonica à l’église, où le cortège a reçu une pluie de pétales de roses rouges en provenance d’un hélicoptère, loué pour l’occasion. « Tu as conquis Rome, maintenant conquiers le paradis » pouvait-on lire sur une banderole à l’entrée de l’édifice.
Le cercueil a été transporté à l’intérieur sur le thème musical de la trilogie du Parrain, qui suit l’ascension et la chute d’une famille fictive de la mafia, la famille Corleone. « Plus jamais. Rome ne peut pas être balafrée par ceux qui voudraient la transformer en un plateau du Parrain. » a twitté Matteo Orfini, le député et président du Parti démocrate :
Mai più. Roma non può essere sfregiata da chi la vorrebbe far diventare un set del Padrino.
— orfini (@orfini) 20 Août 2015
Le maire de Rome, Ignazio Marino, qui a déjà refusé de démissionner au cours de l’investigation anti-mafia en cours, a déclaré qu’il avait appelé le préfet de Rome exigeant de savoir comment une telle scène aurait pu avoir lieu. Il a déclaré qu’il était « intolérable que les funérailles soient utilisées par la mafia pour envoyer des messages ».
De leur côté, Arturo Scotto et Celeste Costantino, du parti « Gauche, écologie et liberté » (SEL), ont appelé le ministre de l’Intérieur Angelino Alfano afin qu’il explique comment un tel enterrement a pu se dérouler. « Ces funérailles peuvent sembler être une coutume folklorique, mais en réalité, elles envoient un message clair d’impunité de la part des clans: « nous existons toujours et nous sommes puissants », » ont-il écrit dans un post Facebook (en italien).
Crédit photo principale : Facebook – Arturo Scotto