L’Australie s’est remise d’une sécheresse de quinze ans et la Californie pourrait prendre exemple
La Californie est confrontée à l’une des pires sécheresses de son histoire . Tandis que les parlementaires de l’État peinent à trouver des solutions à long terme pour faire face à la pénurie d’eau, certains experts soutiennent qu’un pays est un modèle parfait à suivre pour la Californie : l’Australie.
Le gouverneur de Californie Jerry Brown a récemment annoncé les premières restrictions d’eau obligatoires de l’État, obligeant les personnes et les entreprises à réduire légèrement leur consommation.
Mais ces mesures ne seront probablement pas suffisantes pour étancher la soif de l’Etat ouest américain. La Californie utilise environ 144 milliards de mètres cube d’eau par jour, et prouve qu’elle a du mal à atteindre les objectifs fixés. L’Etat a annoncé plus tôt ce mois-ci qu’il avait à nouveau échoué dans sa tentative de diminuer la consommation d’eau de 25%.
Crédit photo: Daily Mail
L’Australie en guise d’inspiration
Heureusement pour les Californiens, il y a un modèle à suivre de l’autre côté du Pacifique qui peut avoir quelques réponses à la pénurie d’eau dont souffre le Golden State. Bien avant la crise actuelle de la sécheresse en Californie, l’Australie a été confrontée à sa propre sécheresse. La « sécheresse du millénaire », qui a duré de 1995 à 2009, menaçait de dévaster l’économie australienne et de modifier considérablement le mode de vie du pays.
Mais grâce à une série de réformes radicales, l’Australie a réussi à éviter une crise dévastatrice. Tout au long de la sécheresse qui a duré 15 ans, l’Australie a modifié radicalement son infrastructure pour conserver l’eau.
Le pays a dépensé des milliards pour réorienter et adapter son infrastructure dans le but de conserver et stocker l’eau. Selon le site Energy Collective , spécialisé dans l’analyse du climat et des énergies, l’Australie a réparé ses réservoirs pour empêcher l’évaporation de l’eau et les fuites, et a utilisé les données d’arrosage pour contrôler le sol et identifier les endroits où l’utilisation de l’eau pourrait être réduite. Le pays a mis en œuvre des programmes de réutilisation de l’eau, avec des villes comme Melbourne créant des installations qui recyclaient l’écoulement et les eaux usées.
Le pays a également adopté et appliqué des normes d’utilisation d’eau plus strictes. Après que les parlementaires aient interdit l’arrosage des pelouses, des organismes de réglementation ont utilisé des images satellites pour identifier ceux qui enfreignaient les règles et appliquer des amendes. Comme le note le site Bloomberg , les autorités ont surveillé de près l’utilisation agricole de l’eau, sanctionnant les fermes qui sur-utilisaient l’eau.
Le pays travailla ensuite à changer les mœurs autour de la consommation d’eau. Le gouvernement a en effet publié des rapports sur la quantité d’eau utilisée quotidiennement par chaque personne pour aider les Australiens à réaliser leur impact individuel. En conséquence, l’utilisation a chuté de 40% par personne et par jour, rapporte le Guardian .
Reste à appliquer des solutions rapidement dans l’Etat californien
Il existe quelques différences qui rendraient certaines réformes australiennes difficiles à mettre en œuvre en Californie. En Australie, la séparation entre le marché de l’eau et les droits sur l’eau a permis de mieux répartir les ressources limitées. Cela permettait aux gens d’acheter et de vendre des actions de leur allocation d’eau, empêchant les localités situées proche d’une source d’eau de pomper et d’assécher les rivières et les puits sans conséquence.
Les parlementaires californiens cherchent déjà du côté de ce modèle pour trouver des solutions. En 2014, l’État avait envoyé une délégation de l’autorité de gestion l’eau de l’Etat pour sélectionner minutieusement des solutions qui pourraient être appliquées en Californie.
Mais la Californie a encore un long chemin à parcourir. Même si les décrets récents du gouverneur ont mis en place les premières règles obligatoires de conservation de l’eau, l’Etat n’a pas encore commencé le processus d’adoption de solutions à long terme. L’Etat ne recueille pas encore suffisamment de données hormis l’utilisation à l’échelle d’une ville, et la taxation d’une utilisation excessive d’eau est pratiquement inexistante.
Crédit photo principale : Wikimedia – Peripitus
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