Le gaspillage des sacs en plastique ne plaît pas du tout au Parlement Européen
Serait-ce bientôt la fin des sacs en plastique sur le Vieux Continent ? C’est ce que souhaitent en tout cas l’Union Européenne et les Etats membres depuis quelques mois. Alors qu’un accord fut conclu en novembre 2014, engageant les Etats à réduire drastiquement la pollution induite par la consommation de sacs en plastique, ce dernier était dans l’attente d’être accepté par les eurodéputés à Strasbourg.
Et c’est la bonne nouvelle qui a été annoncée : le Parlement Européen a approuvé l’accord le 28 avril dernier , accord qui se révèle sévère mais approprié au regard de la pollution engendrée par les sacs en plastique distribués dans le commerce.
Réduire de moitié l’usage des sacs en plastique
L’accord part du constat simple mais terrible qu’un grand nombre de sacs en plastique finissent par se perdre dans la nature, avec pour conséquence dramatique de tuer de nombreux animaux marins et oiseaux.
– Il y a au moins 5,25 billions de morceaux de plastique dans l’océan
– Les coraux de la Grande barrière de corail mangent la pollution plastique
Hors, nous le savons, ces sacs sont essentiellement distribués en supermarché et dans les petits commerces depuis de nombreuses années. La solution est donc simple selon l’Union Européenne : réduire leur distribution au maximum, afin de passer de près de 200 sacs par an et par personne à 40 seulement d’ici 2025. Un objectif réalisable et nécessaire, qui s’accompagnerait d’économies financières à hauteur de 740 millions d’euros par an.
Pour cela, les Etats auront la liberté de prendre des mesures pour réduire progressivement cette consommation avec l’aide des groupes de la grande distribution, en interdisant par exemple de remettre des sacs en plastique gratuitement aux clients ou en renforçant l’usage de sacs réutilisables. En parallèle, l’Union Européenne s’engage à valoriser les sacs biodégradables et pouvant être utilisés pour le compost.
Une pollution de grande ampleur
En France, les chiffres sont plutôt positifs, bien qu’insuffisants. Chaque année, pas moins de 700 millions de sacs en plastique sont distribués et utilisés. Si ce chiffre semble élevé, il s’avère bien moins important par rapport aux débuts des années 2000 avec 10 milliards de sacs utilisés. Un progrès dû essentiellement à l’initiative des grandes entreprises de la grande distribution, les pouvoirs publics français n’ayant réagi que tardivement sur le sujet.
À l’échelle mondiale, la pollution entraînée par les sacs en plastique reste néanmoins dramatique pour l’environnement et la vie animale. Outre la production même de ces sacs fait à partir de pétrole, près de 100 000 mammifères marins meurent chaque année à cause des sacs en plastique. Ce chiffre est multiplié par dix concernant les oiseaux qui confondent les morceaux de sacs en plastique avec de la nourriture.
Malgré la volonté de réduire la distribution et l’usage des sacs en plastique, la question du traitement de cette pollution reste posée. Ayant une durée de vie de 400 ans environs, les sacs en plastique perdus dans la nature ne disparaîtront que très tardivement et à un prix considérable pour la vie animale. Une pollution que l’Homme lui-même subit, car elle provoque dans certaines occasions des bouchons dans les égouts des villes, induisant des risques d’inondations lors de fortes précipitations et dont l’incinération est partiellement responsable de la pollution atmosphérique que nous connaissons.
En dépit d’un constat inquiétant, les récentes décisions des pouvoirs publics et des acteurs économiques vont malgré tout dans le bon sens et sont des étapes supplémentaires vers un plus grand respect de l’environnement.
Crédit photo principale : Flickr – Day Donaldson