Restaurer les forêts pour mieux lutter contre le réchauffement climatique

La déforestation est une problématique centrale sur les enjeux environnementaux futurs. C’est ce qu’a compris l’Union internationale de conservation de la nature (UICN), une ONG internationale de conservation de la nature et organisme consultatif au service de l’UNESCO.

Dans une réunion qui s’est déroulée à Bonn en Allemagne, l’ONG suisse a réussi à parvenir à un accord avec plusieurs pays d’Amérique Latine, d’Asie et d’Afrique, ses derniers s’engageant à restaurer 59,2 millions d’hectares de forêt. Une étape importante selon l’organisme pour lutter contre l’émission de CO2 et le réchauffement climatique.

Une première étape d’un projet plus ambitieux

La réunion, qui s’est soldée par un accord le 21 mars, a réuni autour de la table des ministres de l’environnement et des représentants gouvernementaux de nombreux pays. Les pays conviés furent notamment des pays en voie de développement tels que le Costa Rica, le Salvador, l’Ethiopie, le Guatemala ou le Brésil, mais aussi de grandes puissances économiques telles que la Chine ou encore les Etats-Unis.

Les pays participants sont parvenus à un accord pour un total de 59,2 millions d’hectares de forêt, avec en tête les États-Unis et l’Éthiopie, chacun promettant de restaurer 15 millions d’hectares. En fin de liste se trouve cependant le Brésil, fortement impliqué dans la déforestation de la forêt amazonienne , ne promettant qu’une restauration de moins d’un million d’hectares.

Néanmoins, ce n’est qu’une étape selon l’UICN, dont l’objectif est de parvenir à 150 millions d’hectares de forêt restaurés pour 2020, soit seulement 5 ans pour parvenir à ce résultat. Un objectif pour le moins ambitieux qui en prépare un autre objectif décidé en 2014, lors d’un sommet à New York : restaurer 200 millions d’hectares d’ici 2030.

Restaurer les forêts, un enjeu écologique et économique majeur

L’importance de la conservation des forêts selon l‘UICN est primordiale, car la déforestation serait partiellement responsable de plusieurs problèmes majeurs, dont la hausse des émissions de CO2 dans l’atmosphère.

Selon le GIEC, la déforestation serait responsable à la fin du XXe siècle de 20% de l’émission de gaz à effet de serre, notamment le CO2. De plus, l’absence de forêt dans certains territoires contribue localement à augmenter la température jusqu’à 10°C et modifie considérablement le climat en favorisant la progression des déserts et de la salinisation des sols, devenant impropres pour l’agriculture.

Pour l’UICN, les enjeux sont évidents : restaurer les forêts aura pour effet de ralentir la progression des déserts comme le Sahara, et préserve donc les terres agricoles d’un assèchement progressif, mais aura aussi pour effet d’affaiblir l’émission de CO2 de 11 à 17%. Ajoutons à cela également les effets positifs sur la préservation de la vie animale , menacée par une présence humaine croissante dans les régions équatoriales.

Enfin, l’argument le plus important pour les pays en voie de développement se situe au niveau économique. D’après l’ONG suisse, restaurer des millions d’hectares de forêt aurait un effet bénéfique à terme sur l’économie des pays concernés, qui repose pour certains en grande partie sur l’agriculture. En effet, si le réchauffement climatique et le développement des déserts s’accentuent, les rendements agricoles baisseraient et poseraient des problèmes aussi bien sur le plan alimentaire qu’économique en menaçant les exploitants. Un argument qui a fini par convaincre les pays participants, soucieux de leur avenir économique.

Sources : Le Monde , l’UICN . Crédit photo principale : Flickr – eutrophication&hypoxia

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Eva, journaliste avec 15 ans d’expérience dans des médias prestigieux comme Masa Journey et Upsider, est diplômée de l’Université de Tel Aviv et de la Sorbonne. Elle apporte un regard aiguisé sur les sujets d’actualité, enrichissant chaque article d’analyses captivantes. Contact : [email protected].

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