Hypnose : une médecine douce aux effets reconnus

L’hypnose a longtemps été auréolée d’images négatives, à mi-chemin entre occultisme et forme de manipulation mentale. A l’heure où les médecines alternatives et complémentaires connaissent un véritable engouement, elle est aujourd’hui bien éloignée des clichés et se pratique dans les hôpitaux, où de plus en plus de médecins sont formés à cette pratique. Bien qu’encore assez mystérieuse, elle permet bel et bien de dissocier l’esprit du corps et évite ainsi les effets secondaires tant redoutés de l’anesthésie générale.

Pour quels types d’interventions ?

La chirurgie sous hypnose reste de la volonté du patient et est utilisée sur les patients qui ne souhaitent pas supporter une anesthésie générale, où lorsqu’elle leur est contre-indiquée (allergie aux produits par exemple). Elle peut être appliquée dans de nombreux domaines, du moment qu’ils entrent dans le cadre d’interventions réalisables sous anesthésie locale : chirurgie gynécologique (hystérectomie), chirurgie plastique (lifting, prothèses mammaires), chirurgie vasculaire (artère carotide par exemple) ou encore chirurgie endocrinienne (ablation de la thyroïde), et également lors d’accouchements et d’explorations digestives (endoscopie et coloscopie).

Cette pratique exclut toutefois les opérations lourdes comme la chirurgie thoracique ou abdominale, qui sont des interventions trop profondes.

Une pratique psycho corporelle et un « distracteur » puissant

Contrairement aux idées reçues, être sous hypnose ne signifie pas être en état de sommeil, mais plutôt en état de veille. Cette pratique permet de modifier l’état de conscience et les comportements en mobilisant l’activité du cortex cingulaire antérieur, une partie du cerveau qui intervient notamment dans l’attention. Elle s’appuie ainsi sur des ressources inconscientes pour détacher le patient de la réalité et faire émerger un ressenti différent. Le patient est focalisé sur lui-même et fait abstraction de tout ce qui l’entoure, tout en restant présent. En quelque sorte, il reste acteur de sa propre opération ! Cela a aussi quelque chose de gratifiant pour lui : il se découvre des aptitudes insoupçonnables et une certaine maîtrise de soi.

Cette méthode reste tout de même associée à une petite anesthésie locale et si besoin, à une légère sédation par perfusion qui permet une meilleure détente du patient : c’est l’hypnosédation.

Quels bénéfices ?

L’hypnose médicale permet d’éviter les complications possibles liées à une anesthésie générale ainsi que les effets indésirables post-opératoires comme les nausées, les vomissements, la fièvre, les frissons, les faiblesses musculaires, les troubles de la mémoire, de l’attention ou du comportement.

Elle raccourcit aussi le temps d’hospitalisation car la récupération est plus rapide. Également utilisée pour calmer la douleur des malades en soins palliatifs ou celle des jeunes enfants, c’est une véritable révolution dans la gestion de la douleur, du stress et des peurs, mais aussi une belle relation de confiance entre soignant et patient. Entre relaxation et semi-conscience, l’hypnose a de beaux jours devant elle !

Crédit photo principale : Pixabay – KJ

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Eva, journaliste avec 15 ans d’expérience dans des médias prestigieux comme Masa Journey et Upsider, est diplômée de l’Université de Tel Aviv et de la Sorbonne. Elle apporte un regard aiguisé sur les sujets d’actualité, enrichissant chaque article d’analyses captivantes. Contact : [email protected].

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