Oubliez 50 Nuances de Grey, ce film est plus sexy
Si vous pensiez que « Fifty Shades Of Grey » était le premier film de l’année à explorer une relation sexuelle peu conventionnelle, vous aviez tort. L’intrigue de « The Duke of Burgundy » (« Le Duc de Boulogne ») est beaucoup moins sexiste que « Cinquante Nuances », et retrace la relation sado-masochiste entre la dominante Cynthia et sa soumise Evelyn. C’est rafraîchissant de voir un film de cet acabit mettant en vedette deux femmes, car la plupart des films décrivant le fantasme sexuel ont tendance à prendre un itinéraire très traditionnel. Contrairement à « 50 Nuances de Grey », qui prend près d’une heure pour nous laisser dans le vif du sujet, « The Duke of Burgundy » nous présente les goûts extrêmes de ses personnages dès le début et ne laisse pas de répit jusqu’au générique de fin.
La relation à l’écran dans « Burgundy » est comparable à celle de « 50 Nuances » seulement dans la façon la plus élémentaire. Les deux films comprennent des scènes coquines, des dialogues, et l’une des partenaires s’interrogeant sur les décisions sexuelles qu’elle a faites. Le film raconte la relation dominante-dominée entre une lépidoptériste (spécialiste des papillons), Cynthia (Sidse Babett Knudsen) et sa femme de ménage Evelyn (Chiara d’Anna).
Dans « Fifty Shades », le milliardaire Christian Grey semble tout contrôler. C’est son monde. Dans « The Duke of Burgundy », il y a un air plus méthodique encore inexpliqué entourant Cynthia et sa déviance sexuelle qui est explorée pendant les séquences à l’extérieur de la chambre. Tout à l’air plus psychologique ici.
De plus, le style visuel de ce film indé est son plus grand atout. Le scénariste/réalisateur Peter Strickland fait mieux que retranscrire cette relation entre les deux femmes, en donnant matière à réfléchir. Il arrive également à rendre, en quelque sorte, l’anormal en parfaitement approprié. Quand Evelyn entre dans une salle de bain pour une scène très spécifique, le public peut être haletant. Mais c’est si habilement filmé et présenté avec goût que le moment intime est rendu complètement sain et normal dans le contexte. C’est un exploit impressionnant (et rare) pour un réalisateur d’arriver à faire profiter un public qui est complètement hors de sa zone de confort.
Par comparaison, « 50 Nuances de Grey » manque de la subtilité que « The Duke of Burgundy » emploie.