Les Américains d’Imagine Dragons sortent leur deuxième album intitulé « Smoke + Mirrors »
C’est un immense défi qu’Imagine Dragons s’apprête à relever alors que son nouvel album sortira le 17 février prochain, un challenge qui consistera à surpasser le succès « radioactif » de leur premier effort, représenté notamment par les bombes It’s Time, Demons, On Top of the World et bien sûr Radioactive.
Un succès commercial presque démesuré si nous considérons la carrière et la manière dont le groupe a atteint ce niveau de célébrité sur une période extrêmement courte; alors simple représentant de ce que l’industrie du disque nomme musique alternative, le côté alternatif n’étant qu’un nouvel argument de vente, Imagine Dragons s’est révélé, une machine à tube et un sens du spectacle bien aiguisé. Pourtant le succès de Night Visions (leur premier album) ne doit rien à personne, pas de surenchère autour du sexe ou de la drogue, pas de comportements de divas pour attirer l’attention, mais un talent brut, original, un savoir-composer tout simplement magnifique. Le successeur sera donc à l’image du groupe, talentueux, et conscient de ce talent.
Smoke + Mirrors débute par le titre Shots, déjà disponible en téléchargement, une chanson qui s’en va explorer de nouveaux territoires, élaborée autour d’un beat presque dance et des synthés omniprésents. L’expérimentation est une constante sur ce nouvel album, le groupe sublimant ses compositions grâce à l’utilisation de nouveaux instruments; I’m So Sorry s’oriente clairement du côté du rock britannique tandis que le surprenant Friction se frotte à un style plus industriel, toujours en gardant cette trame rock. Le titre suivant est encore un hymne, le bien nommé Gold, d’une justesse et d’une efficacité implacable, un beat massif servi par un refrain entêtant.
Dans sa globalité ce second effort se rapproche des racines du rock, des guitares présentes et une dynamique d’ensemble plus live, se détachant de l’univers hip hop/électro créé autour de Night Visions. Comme si le succès commercial et les tournées aux quatre coins du globe avaient insufflé ce changement de cap, une nouvelle étape dans leur incroyable ascension. L’album se conclut par deux pépites, peut-être pas des singles de la force de Warriors ou de I Bet My Life, mais deux bijoux de finesse et de simplicité : Trouble et Hopeless Opus, exemples mêmes de cette recherche de nouveaux arrangements et surtout exemples du travail effectué sur les parties de voix de Dan Reynolds, apportant une nouvelle dimension à ces deux chansons.
Certains clament déjà que le groupe s’est vendu devenant une marque à part entière, ce nouvel album ne va malheureusement pas les rassurer, tant le nombre de singles potentiels est tout simplement hallucinant. Un succès commercial qui a pourtant des côtés positifs : comme pour toute marque, le nom permet au consommateur de savoir ce qu’il achète.
Crédit image principale : Wikimedia – Tuomas Vitikainen