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Le tunnel de base du Gothard, situé en Suisse, est une prouesse d’ingénierie moderne qui fascine par ses dimensions et ses implications économiques. Avec ses 57 kilomètres, il s’impose comme le plus long tunnel ferroviaire au monde, creusé jusqu’à 2 300 mètres sous terre. Mis en service en 2016, il continue de susciter l’admiration par sa capacité à connecter l’Europe du Nord et du Sud de manière fluide et efficace. Cependant, un projet français en cours pourrait bientôt le détrôner en termes de longueur, ce qui relance le débat sur la suprématie des infrastructures de transport en Europe.
Le colosse des Alpes : une réalisation titanesque
Le tunnel de base du Gothard ne se contente pas d’impressionner par sa longueur. Ses infrastructures comprennent deux tubes parallèles, exclusivement dédiés aux trains, et sont reliées par des galeries de sécurité tous les 325 mètres. Cette disposition ingénieuse assure non seulement la sécurité mais optimise également le flux ferroviaire. Au total, le tunnel compte 152 kilomètres de galeries et 290 kilomètres de rails, renforcés par 380 000 traverses. Sa conception presque horizontale, avec une pente minimale, permet d’optimiser la vitesse des trains tout en réduisant la consommation énergétique.
Avec ses 57 kilomètres, il dépasse largement d’autres infrastructures célèbres, telles que le tunnel sous la Manche et le tunnel Seikan au Japon. Ce projet, qui a nécessité 17 ans de travaux intensifs, témoigne de la capacité de la Suisse à mener à bien des projets d’une telle envergure, tout en respectant des budgets et des délais ambitieux.
Des chiffres impressionnants pour un chantier hors norme
La construction du tunnel de base du Gothard a mobilisé jusqu’à 2 400 ouvriers, travaillant en rotation jour et nuit pour respecter le calendrier serré. Les tunneliers utilisés étaient des machines titanesques, mesurant 450 mètres de long et pesant 2 700 tonnes. Ces monstres d’acier ont été conçus pour percer 80 % du tunnel, les 20 % restants étant excavés par dynamitage. Leurs capacités de forage, capables de tourner à six tours par minute, ont permis de traverser des roches aussi solides que le granit.
Avec un budget initial de 6 milliards de francs suisses, soit environ 6,31 milliards d’euros, le projet a finalement coûté 12 milliards de francs suisses, soit 12,33 milliards d’euros. Néanmoins, depuis 2008, le budget est resté stable et le projet a même été livré avec un an d’avance, démontrant la rigueur suisse en matière de gestion de projet.
Une liaison stratégique au cœur de l’Europe
Le tunnel de base du Gothard joue un rôle crucial dans la connectivité européenne. En reliant Erstfeld à Bodio, il forme l’axe central d’une ligne ferroviaire qui facilite les échanges entre les pôles industriels de la Belgique, de l’Italie, de l’Allemagne, des Pays-Bas et de la Suisse. Les ports de Rotterdam et Gênes, en particulier, bénéficient d’un avantage logistique significatif, accélérant le transport de marchandises à travers le continent.
En plus de sa fonction logistique, le tunnel vise à réduire le trafic routier et à promouvoir le transport ferroviaire de marchandises. Combiné à une taxe accrue sur les poids lourds, il contribue à la préservation de l’environnement alpin en limitant la circulation des camions à travers les Alpes, un objectif essentiel pour la Suisse.
Un projet français pour détrôner le Gothard ?
Le tunnel de base du Mont-d’Ambin, actuellement en construction, pourrait bientôt surpasser le Gothard avec une longueur prévue de 57,5 kilomètres. Ce projet transalpin reliera Lyon à Turin, traversant les Alpes entre Saint-Jean-de-Maurienne en France et Suse en Italie. Conçu pour accueillir des trains de marchandises et à grande vitesse, il promet une vitesse maximale de 220 km/h et vise également à réduire le trafic routier transfrontalier.
Avec un achèvement prévu pour 2032, ce tunnel est cofinancé par la France, l’Italie et l’Union européenne. Ce projet ambitieux souligne l’importance des infrastructures de transport pour l’avenir de l’Europe, en offrant une alternative durable aux routes encombrées et en renforçant l’intégration économique du continent.
L’avenir des tunnels ferroviaires en Europe s’annonce passionnant, avec des projets ambitieux qui repoussent sans cesse les limites de l’ingénierie et de la collaboration internationale. Alors que le tunnel de base du Gothard continue de fasciner, le projet français du Mont-d’Ambin pourrait bientôt marquer un nouveau chapitre dans l’histoire des infrastructures européennes. Comment ces développements influenceront-ils la dynamique économique et environnementale du continent à l’avenir ?
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Impressionnant ! Mais est-ce vraiment nécessaire de battre un record juste pour battre un record ? 🤔
J’espère que ce projet se fera sans trop de retard et de surcoût. On connaît la réputation de certains chantiers en France… 😅
Bravo aux ingénieurs et ouvriers qui réalisent ces exploits. C’est du grand art ! 👏
Est-ce que ce nouveau tunnel français sera aussi respectueux de l’environnement que le Gothard ?
Ce sera une belle prouesse pour la France si elle réussit à battre ce record. Allez les bleus ! 🇫🇷
Quel gâchi d’argent public pour un demi-kilomètre de plus ! 🙄