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Les plastiques, omniprésents dans notre quotidien, se déclinent désormais en particules si minuscules qu’elles échappent à notre regard. Ces nanoplastiques, mesurant moins de 1 000 nanomètres, peuvent s’infiltrer insidieusement dans nos cellules et tissus. Récemment, des recherches ont mis en lumière leur accumulation potentielle dans les artères, soulignant des conséquences préoccupantes sur notre santé cardiovasculaire. Les artères carotides, qui alimentent le cerveau et le visage en sang, semblent particulièrement touchées. Ces découvertes, bien que préliminaires, sont cruciales pour comprendre l’impact de notre environnement plastique sur notre santé.
Les artères carotides sous la loupe
Des chercheurs italiens ont récemment mis en évidence la présence de micronanoplastiques dans les plaques carotidiennes de certains patients opérés pour retirer ces plaques. Les individus présentant ces particules dans leurs plaques avaient un risque accru de décès, de crise cardiaque non fatale ou d’accident vasculaire cérébral dans les trois ans suivant leur chirurgie. Sur la base de ces travaux, une nouvelle étude a analysé les niveaux de micronanoplastiques dans les artères carotides de 48 adultes, divisés en trois groupes : ceux avec des artères saines, ceux ayant des plaques mais sans symptômes, et ceux souffrant de symptômes dus aux plaques.
Les résultats ont montré des concentrations plus élevées de micronanoplastiques dans les plaques carotidiennes par rapport aux parois artérielles saines de donneurs décédés. Concrètement, les individus avec des plaques mais sans symptômes avaient 16 fois plus de plastique (895 microgrammes/gramme contre 57), tandis que ceux présentant des symptômes de type AVC avaient 51 fois plus de plastique (2 888 microgrammes/gramme contre 57). Ces chiffres soulignent l’ampleur du problème et la nécessité d’approfondir les recherches pour mieux comprendre les implications de ces particules sur notre santé.
Des résultats à prendre avec précaution
Bien que cette étude ait révélé des concentrations alarmantes de micronanoplastiques dans les plaques carotidiennes, aucune corrélation directe n’a été trouvée entre la quantité de ces particules et les signes d’inflammation aiguë. Cependant, des différences dans l’activité génétique des cellules stabilisant les plaques ont été observées, suggérant des effets biologiques complexes et nuancés. Même si ces découvertes sont inquiétantes, il est essentiel de les aborder avec prudence, car elles ne permettent pas encore d’affirmer que les nanoplastiques sont la cause directe des AVC ou des symptômes associés.
Les scientifiques soulignent la complexité de mesurer ces particules microscopiques dans les échantillons biologiques, ce qui représente un défi de taille. La prochaine étape de leur recherche visera à clarifier les réponses immunitaires déclenchées par ces micronanoplastiques dans les artères obstruées. Cette prudence est d’autant plus nécessaire que des études ont déjà détecté des microplastiques dans le sperme et le liquide séminal humains, attestant de leur présence alarmante dans notre corps.
Une présence inquiétante dans notre environnement
Les plastiques, omniprésents dans notre environnement, sont à l’origine de la plupart des micronanoplastiques détectés dans nos organismes. Ces particules proviennent principalement des aliments et de l’eau que nous consommons, bien que beaucoup pensent qu’elles résultent principalement de l’utilisation d’ustensiles en plastique, de planches à découper, d’emballages et de bouteilles d’eau. Les déchets plastiques, présents notamment dans les gyres océaniques, se désintègrent au fil des années, se mêlent au sol et à l’eau, et finissent par s’accumuler dans la chaîne alimentaire.
Ross Clark, chirurgien-chercheur en vasculaire à l’université du Nouveau-Mexique, souligne l’importance d’étudier ce que ces matériaux provoquent dans notre corps. Bien que nous devions être prudents avec les premiers résultats de cette étude, il est crucial de poursuivre les recherches pour comprendre pleinement les effets biologiques des micronanoplastiques. Ces découvertes posent la question cruciale de la gestion des déchets plastiques et de leur impact sur notre santé et celle de notre environnement.
Vers une meilleure compréhension des effets biologiques
Les recherches sur les micronanoplastiques ne font que commencer, mais elles pourraient révolutionner notre compréhension de l’impact des plastiques sur la santé humaine. La capacité de ces particules à pénétrer les cellules et tissus soulève des questions sur leur rôle potentiel dans les maladies cardiovasculaires. Les scientifiques doivent désormais s’atteler à démêler les mécanismes biologiques complexes impliqués dans l’interaction entre ces particules et notre organisme.
Il est essentiel de poursuivre ces investigations pour déterminer si la présence de micronanoplastiques est simplement un marqueur de problèmes de santé sous-jacents ou si elle joue un rôle actif dans le développement de maladies cardiovasculaires. Cette recherche pourrait ouvrir la voie à de nouvelles approches pour prévenir et traiter ces conditions. En attendant, comment pourrions-nous réduire notre exposition quotidienne à ces particules invisibles mais potentiellement dangereuses ?
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Je savais que les plastiques étaient partout, mais dans nos veines ?! Quelle surprise 😲