EN BREF
  • 🧬 Les chercheurs de l’Université de Columbia ont découvert que les cellules peuvent sélectivement désactiver une copie parentale d’un gène.
  • Cette découverte explique pourquoi certains individus porteurs de mutations pathogènes ne présentent aucun symptôme.
  • Elle suggère un potentiel pour de nouveaux traitements qui modifient l’expression génique pour supprimer les copies indésirables.
  • Les résultats remettent en question un principe fondamental de la génétique traditionnellement enseigné.

La génétique, domaine fascinant de la biologie, nous réserve encore bien des surprises. Un récent travail de recherche mené par des scientifiques de l’Université de Columbia a bouleversé notre compréhension traditionnelle de l’hérédité. Jusqu’à présent, l’idée prédominante était que chaque cellule de notre corps, à l’exception des cellules germinales, possède deux copies de chaque gène, une héritée de la mère et l’autre du père, et que ces copies fonctionnent de manière égale. Cependant, ce nouveau chapitre de la génétique révèle que certaines cellules peuvent avoir une préférence, choisissant d’inactiver une copie parentale du gène. Cette découverte pourrait expliquer pourquoi certains individus porteurs de mutations génétiques pathogènes ne présentent aucun symptôme. Cette avancée ouvre des perspectives nouvelles non seulement sur le plan théorique, mais aussi pour le développement de traitements innovants.

Un principe fondamental remis en question

Des cellules observées au microscope montrant lactivation sélective de gènes parentaux une avancée majeure dans la recherche génétique

Depuis des décennies, les étudiants en biologie apprennent que l’équilibre entre les copies parentales d’un gène est un principe clé de l’hérédité. Cependant, la recherche récente de l’Université de Columbia remet en question cette notion bien établie. Les chercheurs ont découvert que certaines cellules présentent un biais, inactivant sélectivement la copie d’un gène provenant d’un parent.

Ce phénomène, bien qu’identifié il y a une dizaine d’années, n’avait pas encore été pleinement compris ni démontré dans ses implications profondes sur les maladies. En examinant des cellules immunitaires spécifiques chez des individus typiques, l’équipe a trouvé que ces cellules inactivaient soit le gène maternel, soit le gène paternel, pour environ 1 gène sur 20 utilisé par les cellules. Cette plasticité génétique montre une complexité inattendue dans notre ADN, ouvrant la voie à une réévaluation des mécanismes génétiques sous-jacents à la santé et à la maladie.

Ces résultats intriguent car ils pourraient expliquer pourquoi certains individus porteurs d’une mutation causant la maladie ne manifestent pas de symptômes. Cela soulève des questions sur la façon dont notre compréhension des maladies génétiques pourrait évoluer à la lumière de ces nouvelles données. Cette découverte suggère que l’inactivation sélective des gènes pourrait être plus fréquente et avoir des impacts plus larges que ce qui était précédemment envisagé.

Implications pour les maladies génétiques

Un schéma illustrant le processus de désactivation des gènes parentaux révélant les mystères de la génétique moderne

L’une des questions les plus intrigantes en médecine est de savoir pourquoi certaines personnes qui ont hérité d’une mutation génétique pathogène ne présentent pas de symptômes, alors que d’autres avec la même mutation tombent malades. Les résultats de l’étude menée à Columbia University offrent une piste de réponse.

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Selon les chercheurs, l’inactivation sélective d’un gène parental pourrait expliquer cette variabilité. Dans de nombreux cas de maladies, environ 90 % des personnes porteuses d’une mutation sont malades, mais 10 % semblent en bonne santé malgré la même mutation. L’étude a impliqué l’analyse de plusieurs familles avec des troubles génétiques affectant leur système immunitaire. Dans chaque cas, la copie du gène responsable de la maladie était plus active chez les patients malades et supprimée chez les parents en bonne santé ayant hérité des mêmes gènes.

Cette recherche révèle une dimension jusqu’alors inconnue de la génétique des maladies. Cela signifie que non seulement le génotype, c’est-à-dire la constitution génétique d’un individu, compte, mais aussi l’activité des gènes, ou « transcriptotype ». Cela pourrait changer la donne dans la manière dont nous diagnostiquons et traitons les maladies génétiques, en ajoutant une nouvelle couche de complexité et de précision au-delà du simple séquençage de l’ADN.

Vers un nouveau paradigme de traitement

Ce que cette découverte implique pour l’avenir des traitements est tout simplement révolutionnaire. Si les mécanismes derrière l’inactivation sélective des gènes peuvent être élucidés, cela pourrait ouvrir la voie à de nouvelles approches thérapeutiques. Imaginez pouvoir modifier le schéma d’expression des gènes pour supprimer la copie indésirable d’un gène pathogène.

Les chercheurs suggèrent que nous devrions élargir notre façon d’analyser les maladies génétiques. Plutôt que de nous concentrer uniquement sur le génotype, il serait pertinent d’inclure les « transcriptotypes » des patients, c’est-à-dire les modèles d’activité génique. Cette approche pourrait permettre de personnaliser encore plus les traitements, en tenant compte de la façon dont les gènes sont activés ou inactivés dans différents types de cellules.

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Bien que cette idée soit encore loin d’une application clinique, elle est prometteuse. Dans les laboratoires, les chercheurs ont déjà réussi à manipuler cette expression génique en culture cellulaire. Cela signifie que, dans un futur peut-être pas si lointain, nous pourrions être capables de transformer une maladie génétique en non-maladie, à condition que les manipulations soient réussies et sécurisées.

Comprendre la variabilité des maladies

Une des questions centrales que soulève cette recherche est la variabilité observée dans la sévérité des maladies génétiques. La découverte de l’inactivation sélective des gènes apporte un éclairage potentiellement déterminant pour comprendre cette variabilité.

Le fait que certaines cellules choisissent d’inactiver la copie d’un gène provenant d’un parent peut expliquer pourquoi certaines maladies se manifestent de manière plus ou moins sévère chez différentes personnes. Par exemple, des maladies comme le lupus, qui présentent des poussées symptomatiques, ou celles qui apparaissent après des déclencheurs environnementaux, pourraient être influencées par ce mécanisme. De plus, ce phénomène pourrait également jouer un rôle dans le développement du cancer.

En comprenant mieux comment et pourquoi certaines copies de gènes sont inactivées, les scientifiques pourraient être en mesure de prédire quelles personnes sont plus à risque de développer des symptômes graves et pourquoi. Cela pourrait également mener à des stratégies pour prévenir l’apparition de symptômes, en influençant les mécanismes d’inactivation génétique de manière ciblée.

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Les défis et perspectives futures

“Selective Silencing”: New Research Challenges Textbook Principle of Genetics
byu/Rickkins1 inFluffyBunnies

Bien que la découverte de l’inactivation sélective des gènes soit fascinante, elle s’accompagne de nombreux défis. Les chercheurs doivent maintenant s’atteler à comprendre les mécanismes précis qui régissent cette inactivation et comment elle peut être influencée par des facteurs environnementaux ou d’autres gènes.

Les implications de cette découverte sont vastes, mais elles nécessitent des recherches supplémentaires pour être pleinement comprises et appliquées. Il est crucial de déterminer si ces mécanismes d’inactivation peuvent être manipulés en toute sécurité chez l’humain sans effets secondaires indésirables. De plus, il faudra explorer comment ces mécanismes interagissent avec d’autres processus biologiques dans le corps humain.

Cette recherche ouvre également des perspectives pour le développement de nouvelles technologies et méthodes de diagnostic. En intégrant l’analyse de l’activité génique dans les tests médicaux, nous pourrions améliorer notre capacité à diagnostiquer et traiter les maladies génétiques plus efficacement. Le défi sera d’intégrer ces nouvelles connaissances dans la pratique clinique, tout en veillant à ce que les bénéfices l’emportent sur les risques potentiels.

En conclusion, l’étude de l’Université de Columbia bouscule notre compréhension de la génétique et ouvre des perspectives passionnantes pour l’avenir de la médecine. Quelles autres surprises la génétique nous réserve-t-elle ?

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Eva, journaliste avec 15 ans d’expérience dans des médias prestigieux comme Masa Journey et Upsider, est diplômée de l’Université de Tel Aviv et de la Sorbonne. Elle apporte un regard aiguisé sur les sujets d’actualité, enrichissant chaque article d’analyses captivantes. Contact : [email protected].

6 commentaires
  1. Wow, cette découverte est vraiment incroyable ! Qui aurait cru que les cellules pouvaient désactiver sélectivement un gène ? 🤯

  2. Mohamedtrésor le

    Donc, si je comprends bien, cela pourrait signifier moins de symptômes pour certaines maladies génétiques ? Fascinant !

  3. mathieu_légende le

    Merci pour cet article, ça m’a ouvert les yeux sur des aspects de la génétique que je ne connaissais pas. 😊

  4. Elodieastral le

    Je me demande si ce « silencing sélectif » pourrait expliquer pourquoi certaines personnes réagissent différemment aux médicaments.

  5. Les implications pour la médecine personnalisée semblent énormes ! Enfin un espoir pour des traitements sur mesure. 🙌

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