Les radars sonores : une nouvelle génération pour réduire les nuisances
Depuis quelques années, les villes françaises subissent une augmentation des nuisances sonores causées par le trafic routier, en particulier par les motos et voitures aux pots d’échappement modifiés. Pour y faire face, un nouveau type de radar a été conçu, capable de mesurer le niveau sonore des véhicules en circulation. Ces radars acoustiques ont été testés en 2023 dans plusieurs communes, dont Paris, Nice, Toulouse, et Bron.
Conçus par des entreprises comme Bruitparif, avec leur modèle phare appelé l’Hydre, ces radars se distinguent par une grande antenne dotée de capteurs sensibles au bruit. Contrairement aux radars de vitesse, ils ne mesurent pas la vitesse des véhicules, mais le niveau sonore de chaque passage. Avec cette nouvelle technologie, les autorités espèrent réduire les nuisances sonores, en particulier celles liées aux moteurs et échappements modifiés.
Des radars anti-bruit pour des villes plus calmes
Les radars sonores mesurent en temps réel le nombre de décibels émis par les véhicules. En France, les véhicules homologués ne doivent pas dépasser les 80 décibels. Cependant, les modèles modifiés, notamment chez les deux-roues, peuvent largement dépasser cette limite. À l’issue des tests de 2023, une limite de 85 décibels a été fixée pour ces radars anti-bruit, une valeur que les véhicules ne pourront dépasser sans encourir une sanction.
Ce dispositif pourrait devenir essentiel dans les villes et zones où les nuisances sonores sont une préoccupation majeure pour la qualité de vie. Avec cette mesure, l’État souhaite rendre les centres-villes plus agréables pour les riverains, tout en responsabilisant les conducteurs à propos des impacts sonores de leurs véhicules.
La verbalisation débute en 2024
Initialement prévue pour fin 2023, la phase de verbalisation a été retardée en raison de délais d’homologation. Toutefois, les premiers radars sonores pourront verbaliser dès 2024, avec une entrée en vigueur confirmée dans la ville de Bron, dans la banlieue lyonnaise, où le dispositif sera opérationnel à la rentrée.
Les automobilistes dont les véhicules dépasseront les 85 décibels recevront une amende de 4ème classe, conformément à l’article R318-3 du Code de la route. Cette infraction entraîne une contravention de 135 euros, réduite à 90 euros en cas de paiement rapide dans les 15 jours suivant la notification.
Un déploiement progressif des radars sonores en France
Après Bron, les autres villes ayant participé aux tests, comme Paris, Rueil-Malmaison et Toulouse, devraient installer à nouveau ces radars dans les mois suivants. L’objectif est de déployer progressivement ce dispositif à plus grande échelle dans l’ensemble de l’Hexagone.
Cette démarche pourrait concerner plusieurs milliers de nouveaux radars sonores à travers le pays d’ici la fin de la décennie. Les zones urbaines denses, notamment dans les grandes villes et leurs banlieues, sont les premières cibles de ce dispositif, en raison de l’impact des nuisances sonores sur la santé et la qualité de vie des habitants.
Comment fonctionnent ces radars anti-bruit ?
Ces radars intègrent un ensemble de capteurs acoustiques capables de capter et d’analyser les niveaux sonores en quelques millisecondes. En cas de dépassement du seuil de 85 décibels, le radar enregistre les informations sur le véhicule, de manière similaire à un radar de vitesse, puis transmet l’infraction pour traitement. Ce système permet de cibler précisément les véhicules les plus bruyants, en particulier ceux équipés de modifications illégales.
Les radars sonores comme l’Hydre de Bruitparif ont pour mission de cibler les contrevenants tout en épargnant les véhicules conformes. Cette approche sélective garantit que seuls les conducteurs dont les véhicules sont réellement perturbants pour l’environnement sonore sont concernés par les sanctions.
Vers une généralisation des radars sonores pour un meilleur cadre de vie
L’introduction de radars sonores marque une évolution dans la lutte contre les nuisances urbaines, au même titre que la réduction des émissions polluantes. Bien que le dispositif suscite des avis partagés, notamment chez les amateurs de deux-roues et de voitures de sport, le succès de ce système pourrait influencer les politiques d’autres pays européens.
La généralisation des radars sonores pourrait transformer l’expérience urbaine, notamment pour les habitants des zones les plus bruyantes. Avec cette innovation, la France franchit une nouvelle étape dans la lutte pour des villes plus calmes et un cadre de vie amélioré pour tous les résidents.
Alors que ces radars commencent à se multiplier dans l’espace public, leur impact réel sera déterminant pour la pérennité de ce dispositif. Si les effets sont à la hauteur des attentes, les radars sonores pourraient bien devenir aussi courants que les radars de vitesse sur nos routes.
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