Dans les rues, les lieux publics et les entreprises, les défibrillateurs cardiaques sont devenus omniprésents depuis plusieurs années. Pourtant, une enquête récente menée par Matecir Defibril révèle une réalité préoccupante : un tiers de ces dispositifs vitaux seraient hors service. Cette situation pose la question de l’efficacité des systèmes de maintenance et de vérification des DAE (Défibrillateurs Automatisés Externes) en France.
Des équipements essentiels, mais négligés
Les défibrillateurs automatisés externes, promus depuis 2007 par le ministère de la Santé, ont pour vocation de sauver des vies en cas d’arrêt cardiaque. Ils sont censés être facilement accessibles et fonctionnels. Cependant, l’audit de Matecir Defibril, réalisé entre 2021 et 2023 sur plus de 6 000 défibrillateurs, révèle que près de 60 % de ces appareils présentent des anomalies.
L’audit souligne la nécessité d’assurer un entretien régulier des défibrillateurs. Les collectivités et les entreprises doivent prendre conscience de leur responsabilité à cet égard. Les anomalies détectées incluent le vieillissement des piles et des électrodes, des composants essentiels à leur bon fonctionnement.
Les obstacles à une maintenance efficace
Le ministère de la Santé rappelle que les exploitants de DAE sont déjà soumis à une obligation de maintenance. Malgré cela, l’inventaire des opérations de contrôle n’est pas toujours consigné correctement, rendant le suivi difficile. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de Santé (ANSM) recommande de créer un « carnet de vie » pour chaque DAE afin de tracer les opérations de maintenance et les vérifications effectuées.
L’absence d’une personne désignée pour la maintenance pose également problème. Sans responsable attitré, la régularité des contrôles et entretiens est compromise. Apparemment, cette situation est courante dans de nombreuses municipalités et entreprises.
Évolution législative nécessaire
Au vu de ces constatations alarmantes, certaines voix appellent à une adaptation des lois actuelles. Imposer une stricte obligation de maintenance pourrait encourager un entretien plus rigoureux. Les partenariats public-privé pourraient également être explorés pour renforcer la surveillance et garantir la fonctionnalité des DAE.
De nombreuses vies pourraient être sauvées si ces défibrillateurs étaient correctement entretenus. Les arrêts cardiaques représentent une cause majeure de mortalité en France, et chaque minute compte pour augmenter les chances de survie.
🔍 État des lieux | Un tiers des défibrillateurs sont hors service |
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🔧 Maintenance nécessaire | Anomalies sur 60 % des appareils |
⚖️ Obligations légales | Déjà en place mais peu suivies |
📋 Recommandations | Consigner les opérations de contrôle |
L’association Arlod, chargée du recensement et de la localisation des défibrillateurs, soutient l’idée d’une meilleure régulation. Il est essentiel de sensibiliser les collectivités et les entreprises à l’importance de cette maintenance. Chaque défibrillateur non fonctionnel représente une occasion manquée de sauver une vie.
- Inventaire des opérations de contrôle à mettre à jour régulièrement
- Personne responsable désignée pour chaque DAE
- Réglementation plus stricte pour les collectivités et entreprises
Cette situation appelle à une réflexion plus poussée sur les moyens de garantir l’efficacité des dispositifs de sauvetage. Comment les pouvoirs publics et les entreprises peuvent-ils améliorer la situation pour sauver davantage de vies ?
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