Dans un délai légal de six mois, le règlement des droits de succession s’impose aux héritiers. Mais que faire en cas de difficultés financières ? L’article explore les solutions flexibles offertes par le fisc pour soulager ces situations. Du fractionnement des paiements à la possibilité de différer avec intérêts, en passant par la dation, plusieurs alternatives sont décrites.
Les options pour les héritiers en difficulté financière
Six mois, c’est le délai légal pour régler les droits de succession. Mais que se passe-t-il si les héritiers rencontrent des difficultés financières ? Le fisc prévoit plusieurs solutions flexibles pour leur venir en aide. Quelques alternatives peuvent être utilisées, comme la « dation » ou le paiement fractionné et différé.
Tous les héritiers, sauf le conjoint survivant, le partenaire pacsé et certains frères et sœurs, sont tenus de payer les droits de succession. Ils sont solidaires, même en cas de retard ou d’erreur de déclaration. Néanmoins, des aménagements sont proposés pour soulager ceux qui en éprouvent l’exigence.
Solidarité et exonérations
L’administration fiscale requiert le paiement des droits à l’ensemble des héritiers. En cas de manquements, un seul héritier, souvent le plus solvable, peut être rendu responsable. Toutefois, il peut se tourner contre les autres pour récupérer la somme avancée.
Les légataires, même universels, ne sont pas soumis à cette solidarité. Ils ne doivent payer que les droits relatifs aux legs reçus. Cette règle s’applique à l’ensemble des successions, sauf pour les conjoints, pacsés et certains membres de la famille.
Fractionnement des paiements
Le fisc autorise le fractionnement des droits de succession si les héritiers manquent de liquidités. La demande doit être faite au dépôt de la déclaration de succession et des garanties sont nécessaires. Cela permet de répartir le paiement en trois versements sur une année maximum.
Si la succession inclut au moins 50% de biens non liquides, le délai peut être étendu à trois ans avec jusqu’à sept versements. Dès le deuxième versement, des intérêts au taux moyen des prêts immobiliers, réduit d’un tiers, sont dus. Pour 2023, ce taux est de 1,70%.
Tableau récapitulatif des solutions
Proposition | Description |
---|---|
📅 Fractionnement | Répartition en trois à sept versements, sur un délai de un à trois ans. |
⏳ Différé | Report du paiement avec des garanties et des intérêts annuels. |
💎 Dation | Règlement par un bien d’une valeur minimale de 10 000 euros. |
Le paiement différé
Les héritiers recevant des biens en nue-propriété peuvent reporter les droits à payer. Une indemnisation des cohéritiers ou l’occupation viagère d’un logement par le conjoint justifie également un délai. Le paiement est repoussé jusqu’au jour de la vente, du décès du conjoint occupant ou du délai pour régler une soulte.
Des garanties doivent être apportées sous quatre mois au fisc, tout comme pour le fractionnement. Des intérêts, égaux au taux de 2,20% en 2024, s’appliquent et sont payables annuellement. La première échéance survient un an après la demande de report.
Garantie et entreprises
Le fisc exige de solides garanties pour accorder les paiements fractionnés ou différés. Il peut s’agir de prises d’hypothèque, de nantissements ou de caution personnelle. Depuis 2005, un logement de la succession peut servir de garantie.
Dans le cas de transmissions d’entreprises, le paiement des droits peut être différé et fractionné. Le délai initial est de cinq ans, suivi de dix ans supplémentaires pour le fractionnement. Les taux d’intérêt varient, mais peuvent être réduits sous certaines conditions.
- Les héritiers disposent de six mois pour payer les droits de succession.
- La solidarité entre héritiers ne concerne pas les conjoints et les pacsés.
- Le fisc accepte le fractionnement et le report des paiements avec des garanties.
- Les transmissions d’entreprises bénéficient de conditions particulières.
C’est en trouvant un équilibre entre législation fiscale et réalités financières que chaque héritier peut gérer cette transition. Quel choix ferez-vous pour faire face à ces obligations tout en préservant votre héritage ?
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