Des millions de contribuables sont concernés par cette première date limite de la déclaration d’impôts 2024. Les contribuables français sont invités à finaliser leur déclaration d’impôts pour l’année 2024. La date limite pour ceux utilisant le formulaire papier est fixée au mardi 21 mai.
La date limite pour les déclarations papier
3,8 millions de foyers en France continuent à utiliser le formulaire papier 2042 malgré la montée en puissance de la déclaration en ligne. La Direction générale des Finances publiques (DGFiP) rappelle que ces foyers doivent impérativement envoyer leur déclaration avant le mardi 21 mai. Cette date s’applique uniformément quel que soit le département de résidence, marquant ainsi la fin de la période déclarative pour cette catégorie de contribuables.
Les enjeux du retard dans les déclarations
Les contribuables retardataires s’exposent à une majoration de leur impôt pouvant atteindre 10 % du montant dû, en plus des intérêts de retard. Depuis 2019, la déclaration en ligne est devenue la norme, et tout retard est sévèrement pénalisé. Les chiffres montrent que 10 % des 39,9 millions de foyers fiscaux français persistent à utiliser le format papier. Une majorité d’entre eux justifie cette préférence par l’impossibilité de déclarer en ligne.
Pourquoi certains Français optent encore pour le papier
Les contribuables qui choisissent le formulaire papier sont souvent ceux qui sont dans l’incapacité totale de déclarer en ligne. Cela peut être dû à une absence d’accès à Internet ou à une incapacité à utiliser ces services numériques. Selon les règles de la DGFiP, passer par La Poste est autorisé si ces conditions sont remplies.
Les raisons de ce choix sont variées. Certaines personnes, comme certains retraités, invoquent un manque d’équipement ou de compétences en informatique. Noëlle, retraitée en Ardèche, résume bien ce sentiment : « Je n’ai pas les moyens de me payer un ordinateur et il faudrait que je prenne des cours, non merci. » Cette attitude se retrouve chez d’autres, comme Nicole, 89 ans, qui refuse catégoriquement de se mettre à jour avec les technologies modernes.
Préoccupations liées à la sécurité
Un autre groupe de contributeurs se tourne vers le papier par méfiance. Dany, interrogé par Franceinfo, explique : « Les hôpitaux sont piratés, les grandes entreprises aussi… Je me dis que les impôts, ça arrivera un jour. » Ce sentiment de vulnérabilité face aux violations de données personnelles motive certains Français à éviter le numérique.
Les autres préférences et réalités sociales
Il est intéressant de noter que ce phénomène ne concerne pas uniquement les personnes âgées ou sans accès à Internet. Philippe Hève, membre de l’association Pimms, souligne que même parmi les plus jeunes, certaines personnes préfèrent le papier. « Des personnes d’une trentaine d’années, qui sont autonomes sur le numérique, mais plus sur le smartphone que sur l’ordinateur, préfèrent toujours l’envoi par courrier, » précise-t-il dans une interview à Ouest France. Ces individus, tout à fait capables de se débrouiller avec un téléphone, trouvent parfois la procédure plus simple et fiable par voie postale.
L’ère numérique, une transition complexe
Bercy encourage fortement l’utilisation de la déclaration en ligne, jugée plus rapide et plus sécurisée. Cependant, la transition numérique pour la déclaration de revenus reste une gageure. La résistance culturelle et les disparités d’équipement technologique freinent ce passage au tout numérique. L’administration fiscale devra peut-être intensifier ses efforts pédagogiques et logistiques pour aider une partie de la population à franchir ce cap.
Quels défis restent à surmonter ?
L’État doit-il prendre en charge des mesures supplémentaires pour faciliter cette transition numérique ? Comment faire pour que même les plus réfractaires ou les moins équipés puissent déclarer leurs revenus en ligne sans encombre ?
La date limite du 21 mai pour le formulaire papier représente un rappel des défis persistants. La question reste ouverte : la France parviendra-t-elle à rendre la déclaration en ligne véritablement accessible à tous les contribuables ?
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