Contrairement aux idées reçues, valider des trimestres de retraite dépend des revenus plutôt que du temps de travail. Cette particularité permet, sous certaines conditions, de valider quatre trimestres en ne travaillant que deux mois par an. Voici comment cela fonctionne.
Le mythe du trimestre de retraite et du temps de travail
Lorsqu’il s’agit de retraite, beaucoup pensent qu’un trimestre de retraite se valide en travaillant trois mois. Cette croyance est inexacte. En vérité, la validation des trimestres dépend avant tout des revenus perçus durant l’année. Ainsi, l’idée d’un lien direct entre durée de travail et acquisition des trimestres est fausse, et des revenus plus élevés permettent de valider ces trimestres plus rapidement, sous certaines conditions.
Les critères pour valider un trimestre
Pour valider un trimestre de retraite, il est nécessaire de percevoir une rémunération équivalente à 150 fois le SMIC horaire. Ce calcul est révisé chaque année en fonction de la revalorisation du SMIC. En 2024, pour valider un trimestre, il faut avoir gagné l’équivalent de 1 747,50 euros bruts dans l’année, contre 1 690,50 euros en 2023. Pour valider quatre trimestres, il faut donc totaliser 6 990 euros bruts annuels. Ainsi, loin de l’idée qu’il faut travailler une année entière pour obtenir quatre trimestres, il existe d’autres modalités.
Limiter les inégalités entre salariés
- Maximalisation annuelle des trimestres: Indépendamment d’un salaire élevé, il est impossible de valider plus de quatre trimestres par an. Cette règle empêche la validation de trimestres supplémentaires, même pour les revenus les plus élevés.
- Plafond des cotisations sociales: En 2024, le plafond mensuel de la sécurité sociale s’élève à 3 864 euros. Pour valider quatre trimestres, il faut avoir gagné cette somme mensuellement pendant au moins deux mois. Ainsi, il est exclu de valider quatre trimestres en un seul mois, quelle que soit la rémunération perçue. Toutefois, un salaire équivalent à 3 495 euros bruts par mois pendant deux mois suffit à valider les quatre trimestres nécessaires sous le régime actuel.
Répartition des revenus et validation des trimestres
La législation en vigueur ne permet donc pas aux revenus les plus élevés de tirer parti indéfiniment du système en validant des trimestres sur des années incomplètes multiples. En revanche, les personnes avec des revenus mensuels inférieurs à 582,5 euros bruts (soit 6 990/12) sont désavantagées. Il peut s’agir de travailleurs à temps partiel ou saisonniers, qui rencontrent de véritables difficultés à valider leurs trimestres, même en travaillant pendant toute l’année.
Opportunités et limites du système
Si la capacité de valider quatre trimestres en deux mois peut sembler une justice pour les revenus confortables, elle révèle aussi une inégalité substantielle pour les salariés à faibles revenus ou aux emplois précaires. Les travailleurs saisonniers, intérimaires ou partiels doivent ainsi multiplier leur travail pour parvenir à obtenir les trimestres nécessaires pour une retraite complète, mettant en lumière la nécessité de revoir certaines réglementations pour assurer une égalité plus juste face à la retraite.
Alors, avec cette meilleure compréhension du système de validation des trimestres, quelles réformes devraient être envisagées pour assurer une répartition plus équitable des droits à la retraite ? Comment peut-on adapter le système pour les travailleurs précaires tout en maintenant sa viabilité financière ?