La réglementation imposant un contrôle technique pour les véhicules motorisés à deux ou trois roues est récente. Cependant, en dépit de cette nouvelle exigence, les centres de contrôle dédiés restent peu nombreux pour l’instant, notamment en Meuse, où divers facteurs limitent leur prolifération.
Une mesure récente et controversée
Instauré le 15 avril dernier, le contrôle technique devient obligatoire pour tous les véhicules motorisés à deux ou trois roues. Cette décision, issue d’un décret, s’applique aux motos, scooters, voiturettes et quads. Cependant, son acceptation n’a pas été immédiate ni universelle. La Fédération française des motards en colère (FFMC) a, par exemple, manifesté son opposition à plusieurs reprises. Parallèlement, le gouvernement français s’était montré résistant à la mise en œuvre de ce contrôle technique auparavant suggéré par la Commission européenne depuis 2014. Il a fallu attendre l’intervention de la plus haute juridiction administrative en 2023 pour que cela change.
Une densité de centres de contrôle insuffisante
Malgré la mise en place de cette nouvelle régulation, le nombre de centres de contrôle technique dans la Meuse reste particulièrement limité. La situation est d’autant plus préoccupante que les conducteurs de véhicules de deux-roues motorisés sont depuis cette année juridiquement contraints d’avoir recours à ces services. Ce faible nombre de centres est principalement lié à plusieurs freins, dont la pression de la FFMC, mais aussi une carence de temps et d’investissements.
Le point de vue des professionnels du contrôle
Les professionnels du contrôle technique moto partagent également des avis divergents sur le sujet. Aurélien Lallemand, contrôleur chez Sécuritest, estime par exemple que cette obligation pèse inutilement sur les usagers : « Un contrôle seulement lors la vente, pour que le futur propriétaire soit au courant de l’état, aurait été préférable », argumente-t-il.
Manque d’anticipation notable
Si l’obligation de contrôle technique pour les véhicules motorisés à deux ou trois roues est bel et bien entrée en vigueur depuis le 15 avril dernier, il semble que l’anticipation ait manqué pour la mise en place de l’infrastructure nécessaire. Entre le manque de temps et le défaut d’investissements, la situation actuelle témoigne d’un décalage entre la réglementation et sa concrétisation pratique.
Face à cette réalité, une question se pose : les autorités seront-elles en mesure d’adapter rapidement l’offre de centres de contrôle technique à la nouvelle demande ? Sauront-elles surmonter les obstacles auxquels elles font face pour assurer une bonne couverture du territoire en centres de contrôle technique moto ?
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