Virevolter dans les allées parisiennes sans dépenser le moindre sous. vous n’y croyez pas ? et bien sous d’autres cieux, c’est déjà une réalité d’user des transports en commun gratuitement (ou presque) !
Comme bien souvent les pays nordiques sont en avance sur leur époque, et proposent des solutions innovantes pour améliorer le quotidien de leurs populations. Très pointues et intéressées par les questions de bonne gestion des ressources et de préservation de l’environnement, ces pays rivalisent parfois d’ingéniosité pour casser les codes et rafler au passage quelques palmes d’or pour l’innovation apportée. C’est le cas de l’Estonie, ce petit pays de l’Europe du Nord peuplé d’un million d’habitants et quelques, qui en 2013 rendit les transports en commun gratuits dans sa capitale, Tallinn . Aujourd’hui, les premiers résultats sont impressionnants, d’autres capitales veulent suivre l’exemple.
Ça fait du bien à l’environnement
L’Estonie est comme beaucoup de pays développés une nation où l’on observe parfois (le plus souvent) des pics de pollution dans les grandes villes, dû aux activités de l’Homme, notamment la conduite automobile privée. Fermement résolue à endiguer ce phénomène, le pays a décidé en 2013 de rendre les transports en commun gratuits. L’objectif visé était de stimuler l’utilisation de ces transports en commun par les populations de la capitale (qui fait au passage 440.000 habitants) en réduisant d’une part leur dépendance aux véhicules individuels, mais aussi et surtout, la portion de CO2 produite par la conduite automobile dans sa capitale, Tallinn.
Crédit photo: Wikimedia – Pjotr Mahhonin
Pour user des transports en commun de Tallinn, il suffit d’être enregistré comme habitant de la ville, même pas besoin de la nationalité estonienne. Comparés aux 73 euros qu’il faut pour un mois de transport à Paris grâce au Pass Navigo, 80 euros à Berlin, 170 euros à Copenhague et tenez-vous bien 220 euros à Londres, à Tallinn il ne faut débourser que 2 euros et le calcul est vite fait : c’est la poche du contribuable de la capitale qui sera contente de ne plus être dépouillée. Ces euros symboliques servent non pas au fonctionnement des transports en commun, mais bien à l’entretien de la flotte de desserte.
Tallinn n’était en fait qu’un laboratoire
L’exemple de Tallinn suit en fait une politique mise en place par les pouvoirs estoniens, en vue de démocratiser les transports publics gratuits sur l’étendue du territoire national, et ainsi réduire la taille de son parc automobile particulier. Couronné de succès, l’exemple de Tallinn serait sur le point d’être implémenté dans d’autres grandes villes d’Estonie.
Bien que toute innovation ait ses détracteurs, pour pousser toujours plus de tallinnois à user des transports en commun en remplacement de leur véhicule, la municipalité compte promouvoir le vélo, augmenter les prix des places de parking et, dans une moindre mesure ouvrir le débat au parlement autour de la taxation de la circulation des voitures personnelles.
Gratuité des transports rime avec économie et bénéfices pour la ville
Bien qu’il soit idyllique d’imaginer une ville, un pays où les transports en commun sont gratis, la question de l’origine des financements en carburants et autres frais de ces modes de déplacement, se pose tout de même. Dans le cas de Tallinn, vu que les habitants ne paient quasiment rien pour se déplacer, les bus et autres moyens de locomotion publics sont financés par les activités nouvelles créatrices de richesse. En effet, depuis l’instauration du transport gratuit à Tallinn, plus de 25.000 habitants se sont installés dans la capitale estonienne.
Ceux-ci de part leurs activités économiques, produisent des richesses, paient des impôts, ce qui a pour principal effet de gonfler les caisses de l’administration qui finance par ricochet les transports publics, comme l’explique brillamment The Guardian . Tout le monde gagne donc dans la gratuité des transports en commun à Tallinn !
Un modèle exportable en France et ailleurs dans le monde ?
En prenant le cas de la France où en 2015, malgré 1,9 milliard d’euros investis sur l’amélioration du réseau ferré, la RATP n’a connu qu’une augmentation de son taux de fréquentation de 0,9%, À Tallinn, c’est plus de 8% de personnes en plus qui usent des transports en commun chaque année. Le modèle est donc tout à fait exportable dans d’autres contrées, et pour preuve, les administrations des villes de Bucarest en Roumanie (2 millions d’habitants) et de Chengdu en Chine (14 millions d’habitants) se seraient rapprochées de la municipalité de Tallinn pour en apprendre plus sur cette gestion intelligente des transports en commun.
Crédit photo principale : Flickr – Jenny Poole
Bonnnn….enfin une ville qui a compris !?!?! Je me demande bien ce qu’ils attendent ici ( Montréal, Canada ) pour suivre leur exemple !!! Vraiment très très brillant !!!