Un jeune néerlandais compte dépolluer nos océans et mers grâce au Ocean CleanUp Project, une barrière marine sélective !
C’est un véritable dilemme que doit affronter l’humanité, au moment où les sonnettes d’alarme se font de plus en plus insistantes sur l’état de notre planète. Pollution visuelle, sonore, effet de serre… si tous ces termes représentent en fait des phénomènes résultant des activités de l’Homme et ont pour dénominateur commun le fait d’accroître la température ambiante à la surface de notre planète, un autre phénomène tout aussi dévastateur, car détruisant la faune et la flore de nos océans, en l’occurrence la pollution marine , fait rage depuis quelques temps.
Longtemps restée sans réel intérêt aussi bien pour les pouvoirs publics que pour les scientifiques, la pollution de nos océans est plus que jamais au cœur de toutes les préoccupations. Quelques solutions émergent ici et là, notamment le Ocean CleanUp Project, ce projet visant à dépolluer nos océans , dont la première phase de concrétisation vient d’être entérinée en Mer du Nord.
Les prémisses du Ocean CleanUp Project
Né de l’imagination de Boyan Slat, un jeune néerlandais, l’Ocean CleanUp Project est en fait la résultante de la volonté et de la déception de celui qui, a 17 ans, a constaté dans les eaux d’une plage grecque que nos océans comptaient plus de plastique que de poissons. Effaré de cette découverte, le jeune-homme désormais âgé de 21 ans a entrepris d’abandonner ses études d’ingénierie spatiale pour se consacrer entièrement à son initiative.
Un projet incertain depuis sa conceptualisation
Comme tout projet novateur qui se respecte, Ocean CleanUp fut à l’époque de sa conceptualisation très critiqué par les chercheurs , parfois même, faisant partie de l’équipe à sa charge. Ainsi, selon François Galgani un chercheur français spécialiste de la pollution marine et sous-marine, Ocean CleanUp résout en partie le problème.
En effet, selon lui, le jeune Boyan fait l’impasse sur des étendues d’eau plus polluées, notamment le Golfe du Bengale ou la Mer Méditerranée, où les concentrations en micro-particules plastiques sont plus importantes que dans la Mer du Nord, théâtre des expérimentations du projet Ocean CleanUp. Il conclut en soutenant que bien que le projet du néerlandais soit novateur et précurseur, seules des mesures comme l’interdiction des sacs plastiques (qui entre en vigueur le 1er juillet prochain), s’avèrent efficaces.
Le projet Ocean CleanUp en détails
Agissant comme une sorte de filtre sélectif laissant passer de l’eau en capturant les déchets, le projet Ocean CleanUp est dans sa plus simple expression apparentée à une sorte de barrière sélective, que l’on déploie dans la mer ou l’océan, et dont le but est d’assainir celui-ci.
Financé en grande partie par l’état néerlandais et le groupe Boskalis lui aussi hollandais à hauteur d’un million et demi d’euros, Ocean CleanUp Project est d’ores et déjà déployé en mer du Nord sous forme d’un prototype de 100 mètres de long, dont la base arrimée aux fonds de la mer, logent des flotteurs noirs et un rideau immergé d’1,50 mètre chacun. Conçu pour supporter des charges de plus de 80 tonnes, la barrière est à même de capturer de petits morceaux de plastique jusqu’à un millimètre de diamètre. De plus, si la mer du Nord a été choisie pour cette phase de test grandeur nature, c’est surtout du fait de la puissance des courants marins qui y sévissent.
Boyan, dont le but ultime est de déployer d’ici 2020 dans le Pacifique une barrière de 100 kilomètres de long, précise d’ailleurs que son invention est la barrière flottante la plus résistante au monde, puisque selon lui, capable d’encaisser les contraintes des courants de la mer du Nord, dont les tempêtes sont à l’origine de forces plus puissantes que celles présentes dans un océan où sévit une tempête centenaire.
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