Le mystère de la mort massives d’antilopes au Kazakhstan n’est toujours pas dissipé

Souvenez-vous: durant près de deux semaines au mois de mai, plusieurs dizaines de milliers de saïgas moururent dans de mystérieuses circonstances . C’est durant cette période qu’une équipe de l’Altyn Dala Conservation Initiative, un programme de sauvegarde des écosystèmes de la région initié par le ministère kazakh de l’environnement, fit une découverte macabre. Partie initialement pour étudier plusieurs troupeaux de saïgas en période de vêlage, l’équipe assistera à la disparition brutale de ces derniers en l’espace de quatre jours seulement.

Une mortalité massive extrêmement rapide

L’équipe, composée de vétérinaires et de chercheurs, était partie fin mai pour étudier les naissances dans les troupeaux de saïgas, une espèce d’antilope peuplant les steppes d’Asie Centrale, reconnaissable à son museau en forme de trompe. À ce moment-là, les chercheurs de l’équipe avaient appris le décès de quelques saïgas tout en ignorant cependant l’étendue de la catastrophe, ne provoquant pas en conséquence une grande inquiétude chez eux, tant les morts subites sont courantes chez cette espèce.

Mais très rapidement, les chercheurs et vétérinaires observèrent le fléau s’abattre sur les troupeaux qu’ils étudiaient. Après seulement deux jours d’observation, la population étudiée perdit près de 60% de ses effectifs. Au bout de quatre jours, les troupeaux n’existaient tout simplement plus, soit 60.000 saïgas décédés. Durant cette période, les chercheurs apprirent également par les habitants de la région que des disparitions similaires étaient survenues dans d’autres troupeaux un peu partout dans les steppes kazakhs. Dans l’urgence, l’équipe fit des prélèvements pour comprendre alors la cause du mal et enterra rapidement les animaux morts pour éviter la propagation de la maladie.

« L’ampleur de cette mortalité et sa vitesse […] n’a pas été observée chez d’autres espèces » explique Steffen Zuther, un géo-écologiste membre de l’équipe, dans un article de LiveScience . « C’est du jamais vu ».

Les causes de la maladie toujours incomprises

Si M. Zuther évoque la probable responsabilité de bactéries de type Pasteurella et Clostridium, comme l’avait également affirmé la CMS au mois de juin, les scientifiques ignorent toujours les causes exactes de cette surmortalité.

Dans ses premières conclusions , la CMS faisait état « de facteurs biologiques et écologiques » qui seraient responsables d’un affaiblissement du système immunitaire des antilopes, permettant aux bactéries de se développer chez les animaux et provoquant d’importants saignements dans les organes. Parmi les facteurs retenus, un hiver rude suivi d’importantes pluies au printemps auraient provoqué une dégradation de la qualité de l’herbe, permettant la prolifération des bactéries dans l’environnement.

Ce ne sont pas cependant des explications suffisantes aux yeux de plusieurs chercheurs, notamment au regard du taux de mortalité ayant atteint 100% dans la plupart des troupeaux et de la rapidité de la mort. De plus, si le bilan fait état désormais de près de 150.000 saïgas tués cette année, il est probable que ce dernier ne soit qu’une estimation à minima, car ne prenant pas en compte les décès isolés qui sont plus difficiles à détecter.

Crédit photo principale : Wikimedia – Seilov

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