Avec Eaze, dont Snoop Dogg a investit, il est possible de se faire livrer du cannabis en 10 minutes
Il existe un Uber pour tout de nos jours, alors pourquoi pas un Uber pour la weed ?
Eaze est une start-up californienne spécialisée dans la livraison de cannabis à domicile qui permet aux usagers de commander de la marijuana médicale en ligne et de se la faire livrer à domicile. La jeune compagnie vient de lever 10 millions de dollars (9,4 millions d’euros) de plusieurs investisseurs , dont le très célèbre rappeur Snoop Dogg .
Ces nouveaux fonds viennent s’ajouter aux 1,5 million de dollars de financement initial que l’entreprise avait levé l’an dernier. L’argent sera utilisé pour aider la start-up à élargir la disponibilité de sa plate-forme à de nouveaux marchés au-delà de la zone de la baie de San Francisco, où elle a été fondée.
Crédit photo: Facebook – Eaze
Lancée l’été dernier, Eaze cherche à profiter de différentes tendances actuelles. La première fait suite à la légalisation/dépénalisation de la consommation de marijuana dans plusieurs Etats, que ce soit à des fins récréatives ou médicinales. Cette tendance est là pour rester , et est susceptible de devenir plus omniprésente si plusieurs Etats légalisent et/ou dépénalisent l’usage du cannabis. La seconde est la tendance à tout faire à la demande, c’est à dire de rendre tout produit possible à la commande via le web ou une application mobile, et de se le faire livrer dans un court laps de temps, généralement une heure ou moins. D’où la comparaison avec Uber, l’application de VTC qui cartonne.
Bien entendu, la livraison de weed n’est rien de nouveau. En réalité, c’est probablement l’un des nouveaux segments les moins novateurs de l’industrie du cannabis, puisque les consommateurs de marijuana ont pu appeler un dealer local et être livrés d’un peu d’herbe directement chez eux depuis des décennies. C’est, du moins, le cas aux Etats-Unis.
Crédit photo: Facebook – Eaze
Ce qui est différent et intéressant à propos de cette nouvelle génération de services de livraison de cannabis, c’est qu’ils contribuent à faciliter l’achat légal de marijuana. Dans le cas de Eaze, l’application met en relation les usagers avec un ensemble de cultivateurs et de chauffeurs partenaires. Les cultivateurs sont des sociétés de la baie de San Francisco, agréées par l’Etat de Californie. La livraison se fait en général en moins de 10 minutes. Eaze dit avoir fait 30 000 livraisons depuis sa création, il y a un peu plus de neuf mois.
Selon le fondateur et PDG de Eaze, Keith McCarty, la start-up travaille avec « seulement les meilleurs » cultivateurs pour proposer les meilleurs produits aux clients. Plutôt que de fournir une liste exhaustive des produits disponibles, Eaze travaille à réduire cette liste, et se concentre sur les produits que les usagers sont les plus susceptibles d’acheter. À noter que Eaze n’est pas la seule sur ce marché, mais c’est la seule à avoir su lever des fonds.
Crédit photo: Facebook – Eaze
Eaze agit comme une plate-forme facilitant la mise en relation entre l’acheteur et le vendeur, mais elle contribue également à rendre plus efficace les livraisons. Elle propose une appli côté conducteur pour rendre efficientes les livraisons selon la proximité du conducteur et le stock disponible. Elle met également à jour automatiquement les trajets dans le cas d’un conducteur étant surbooké ou un client annulant une commande.
Finalement, Eaze ne produit ni ne vend d’herbe, mais malgré tout, les investisseurs prennent le risque de miser sur une start-up liée au cannabis. En raison de la légalisation de l’usage médical et récréatif de la marijuana dans un nombre croissant d’Etats à travers le pays, parier sur des start-ups qui délivrent aux usagers du cannabis n’est pas un pari aussi risqué que dans le passé. Tout récemment, Privateer Holdings, qui espère construire une marque haut de gamme dans l’industrie du cannabis, a levé 75 millions de $.
Eaze devrait rapidement se développer dans l’Oregon et l’Arizona où la vente de cannabis est autorisée. Pour l’instant, la start-up fait face à la politique de Google et Apple qui refusent de faire figurer leur appli dans leurs boutiques d’applications. Mais si on en entend parler jusqu’en France, cela ne devrait pas gêner l’expansion de la jeune société.
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A la différence de la prohibition et à l’inverse, de la dépénalisation, la légalisation est le moyen de contrôler la vente de cannabis et par exemple, de réduire la consommation des jeunes comme on la connaît en France. Les Etats-Unis ont légalisé mais sans imposer de restriction et en inventant en plus ce genre d’outils rendant le cannabis extrêmement accessible. Je considère que c’est une grave erreur…