EN BREF |
|
La profession de médecin généraliste en France traverse une période critique, marquée par une pénurie de praticiens qui se fait cruellement sentir dans de nombreuses régions. En 2024, près de 6 millions de personnes étaient sans médecin traitant, un chiffre alarmant qui témoigne de l’urgence de la situation. Pour tenter d’attirer davantage de professionnels vers cette carrière exigeante, le tarif des consultations a été revalorisé. Cette décision s’inscrit dans une stratégie de valorisation de la profession, avec l’espoir de rendre le métier de généraliste plus attractif malgré les défis qu’il représente.
Les revenus des médecins généralistes libéraux en France
En France, les médecins généralistes exerçant en libéral représentent une part significative de la profession. Selon un rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), les revenus de ces praticiens ont été examinés pour la période 2017-2021. Il est crucial de noter que cette analyse se concentre sur les professionnels installés à leur compte, qui constituent environ 58% des médecins en exercice. Ces chiffres permettent de comprendre comment le choix de travailler en libéral peut avoir un impact significatif sur le revenu des médecins. En effet, les médecins libéraux gèrent leurs propres cabinets, ce qui implique des responsabilités administratives et financières supplémentaires comparées à leurs homologues salariés.
Salaire net mensuel et annuel des médecins généralistes
En 2021, le revenu moyen des médecins généralistes en exercice s’élevait à 93 500 euros nets par an, soit environ 7 800 euros par mois. Ce salaire découle principalement des honoraires perçus, après déduction des charges telles que le loyer du cabinet, le matériel médical et les cotisations sociales. Cependant, cette moyenne masque des disparités importantes. Les 10% les mieux rémunérés gagnaient plus de 168 000 euros par an, tandis que les 10% les moins rémunérés ne percevaient pas plus de 39 500 euros. Ces différences s’expliquent par plusieurs facteurs, notamment le lieu d’installation, le nombre de patients, et l’ancienneté du praticien.
Les primes des médecins généralistes
Les revenus des médecins généralistes ne se limitent pas aux seuls honoraires de consultation. En effet, des rémunérations forfaitaires viennent compléter leurs revenus. Le forfait patientèle médecin traitant (FPMT) est l’une de ces primes. Il est versé chaque année pour chaque patient dont le médecin est le référent, augmentant ainsi les revenus des praticiens ayant une grande patientèle. De plus, la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) encourage les médecins à améliorer la qualité de leurs soins. En 2021, cette prime représentait en moyenne 4 890 euros par an. Enfin, le forfait structure récompense les cabinets bien équipés sur le plan technologique, avec des primes pouvant atteindre 6 200 euros annuels pour les infrastructures les plus avancées.
Impact du secteur de conventionnement sur les revenus
Le secteur de conventionnement joue également un rôle crucial dans les revenus des médecins généralistes. En France, la majorité des médecins sont conventionnés en secteur 1, où les tarifs sont fixés par la sécurité sociale. En 2021, ces médecins gagnaient en moyenne 94 000 euros nets par an. À l’inverse, les médecins du secteur 2, qui peuvent pratiquer des dépassements d’honoraires, avaient un revenu moyen inférieur, à 82 900 euros nets par an. Cette différence s’explique en partie par le contexte souvent moins favorable dans lequel exercent les médecins du secteur 2, avec une patientèle plus restreinte et une concurrence accrue.
La profession de médecin généraliste en France est à un tournant, confrontée à des défis tant sur le plan des effectifs que de la rémunération. Les mesures prises pour augmenter l’attractivité de la profession suffiront-elles à inverser la tendance actuelle ?
Ça vous a plu ? 4.5/5 (30)
C’est fou de voir à quel point les revenus peuvent varier. Pourquoi une telle différence entre les secteurs 1 et 2 ? 🤔