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Le projet Rhône Décarbonation, plus connu sous le nom de Rhône CO2, se positionne comme une initiative ambitieuse pour réduire les émissions de dioxyde de carbone dans une des régions les plus industrialisées de France. Ce projet colossal intègre la réhabilitation d’un pipeline pour le transport de CO2 depuis une cimenterie jusqu’à un terminal maritime. L’objectif est de capturer, transporter et stocker ce gaz à effet de serre de manière sûre et efficace. Ce projet complexe réunit divers acteurs industriels et se heurte à plusieurs défis techniques et financiers, suscitant un débat important au sein des communautés locales.
Un pipeline de 300 km pour transporter du CO2
Le projet Rhône Décarbonation repose sur l’utilisation du pipeline PL2, un conduit de 300 km destiné à transporter le dioxyde de carbone capturé à la cimenterie Vicat de Montalieu-Vercieu. Ce pipeline joue un rôle central dans le projet Rhône CO2, servant à acheminer environ 1,2 million de tonnes de CO2 chaque année vers un terminal de liquéfaction situé à Fos-sur-Mer. Une fois liquéfié, le CO2 est expédié par voie maritime vers des sites de stockage en mer du Nord ou en Méditerranée.
Le projet mobilise plusieurs acteurs industriels majeurs, chacun jouant un rôle crucial dans la chaîne logistique. Vicat est en charge du captage du CO2, tandis que SPSE réaménage le pipeline pour le transport. Elengy se charge de la liquéfaction et du chargement sur les navires, et RTE fournit les 70 mégawatts nécessaires au fonctionnement de l’usine de captage. Ce maillage industriel démontre une synergie exemplaire pour atteindre les objectifs environnementaux ambitieux du projet.
Un projet à 1,5 Milliard d’Euros
L’ampleur du projet Rhône CO2 se reflète dans son coût, estimé à 1,5 milliard d’euros. La construction de l’usine de captage représente à elle seule un investissement compris entre 600 et 900 millions d’euros. Pour financer ce coût, les porteurs du projet comptent sur des aides publiques substantielles. Elengy espère ainsi obtenir entre 3 et 4 millions d’euros de subventions européennes, tandis que SPSE vise une enveloppe de 2 à 3 millions d’euros.
Comme le souligne Didier Petetin, directeur général délégué de Vicat, le soutien financier et réglementaire des pouvoirs publics est essentiel pour la concrétisation du projet. Cet aspect financier est non seulement crucial pour la viabilité économique du projet, mais il illustre également la nécessité d’une collaboration étroite entre le secteur privé et les institutions publiques pour réussir la transition énergétique.
Des infrastructures limitées et des craintes locales
Le projet Rhône CO2 doit surmonter plusieurs défis techniques, notamment en ce qui concerne les infrastructures de transport à Fos-sur-Mer. Le port est particulièrement difficile d’accès, ce qui complique la logistique. Jean-Claude Chauvin, président de la CCI Aix-Marseille-Provence, souligne que le port est le seul en Europe accessible par un rond-point et une seule route, ce qui pose un problème significatif pour la circulation des matériaux nécessaires au projet.
Par ailleurs, la construction d’une ligne à très haute tension (THT) pour alimenter l’usine de captage suscite des oppositions locales, notamment en Camargue. Malgré les efforts de RTE pour minimiser l’impact environnemental de cette installation, les craintes demeurent. Ces défis techniques et sociaux illustrent la complexité du projet, qui doit trouver un équilibre entre innovation technologique et acceptabilité sociale.
Le projet Rhône Décarbonation pourrait faire de la cimenterie de Montalieu-Vercieu la première cimenterie zéro CO2 de France. Cette ambition s’inscrit dans un effort plus large pour réduire les émissions industrielles dans la vallée du Rhône, l’une des régions les plus polluées en France. En tant que projet pilote, Rhône CO2 pourrait servir de modèle pour d’autres initiatives de décarbonation industrielle à travers le pays et l’Europe.
Pour réussir, le projet doit obtenir l’adhésion des citoyens et des autorités locales. La concertation publique, ouverte jusqu’au 20 juin 2025, est un élément clé de ce processus. Elle permettra de recueillir les avis et les préoccupations des parties prenantes, ce qui pourrait influencer le déroulement et la réussite du projet.
Ce projet ambitieux soulève de nombreuses questions sur l’avenir de la décarbonation industrielle en France. Comment ces initiatives peuvent-elles être étendues à d’autres secteurs industriels ?
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Quel impact environnemental ce pipeline pourrait-il avoir à long terme ? 🤔
1,5 milliard d’euros ?! J’espère qu’ils savent ce qu’ils font ! 😅
Je suis curieux de savoir comment ils comptent éviter les fuites de CO2. 🧐
C’est une excellente initiative pour réduire les émissions de CO2. Bravo !
Est-ce que ce projet va créer de nouveaux emplois dans la région ?
Une telle infrastructure est-elle vraiment nécessaire ?
J’espère que la concertation publique ne sera pas qu’une formalité. 😒
Pourquoi investir autant d’argent dans un pipeline alors qu’on pourrait planter des arbres ?
Est-ce que le projet inclut des mesures pour protéger la biodiversité locale ?