Loin de l’image d’Épinal d’un secteur caritatif africain exclusivement dominé par des acteurs occidentaux, de plus en plus d’associations et d’organisations africaines s’impliquent aux quatre coins de leur continent pour la protection de l’environnement, pour l’accès à l’eau potable ou contre la pauvreté à l’instar de la « fondation Tidiane Koita » en Guinée, de « l’African Parks Network » en Afrique du Sud ou de « Tostan » au Sénégal. Panorama des acteurs d’un secteur en plein développement.

Confrontées à la pauvreté structurelle de millions d’individus, victimes du réchauffement climatique et parfois soumis à la violente instabilité politique, les sociétés africaines sont durement éprouvées depuis des dizaines d’années. Et alors que l’essentiel des organisations caritatives se concentrait sur l’Europe ravagée par les deux guerres mondiales au début du XXème siècle, celles-ci ont massivement investi le continent africain au tournant des années 1970. Une tendance qui n’a jamais faibli, au point de devenir un lieu commun, voire un cliché.

Pourtant, à partir des années 2000, une multitude d’organisations caritatives ont été créées en Afrique par des membres de la société civile ou du monde des affaires. Mises sur pied sur le continent par des acteurs qui connaissent ses enjeux, ces nouvelles structures humanitaires bénéficient d’une bonne connaissance du terrain et des problématiques sociales locales. Un atout qui doit leur permettre de faire des actions ciblées plus efficaces et ainsi, de compenser leurs modestes moyens comparés aux ONG occidentales.

Parmi ces nouvelles organisations, on peut citer la « fondation Tidiane Koita pour l’aide au développement ». L’association guinéenne a été créée en 2010 par Tidiane Koita, un entrepreneur né et élevé dans les bidonvilles de la capitale Conakry et devenu depuis l’un des chefs d’entreprise les plus influents du pays en ayant réussi dans le secteur aurifère. Et depuis 13 ans, cette fondation s’est fixée pour objectif l’amélioration des conditions de vie des Guinéens, en particulier des plus pauvres.

Spécialisée dans la distribution de vêtements, la construction de dispensaires et les dons de denrées alimentaires, la « fondation Tidiane Koita pour l’aide au développement » est devenue l’une des plus importantes associations humanitaire et caritative du pays et désormais, des milliers de Guinéens bénéficient des différentes distributions organisées par l’association dans les quartiers les plus pauvres et les villages les plus reculés.

Mais la fondation Tidiane Koita n’est pas la seule organisation caritative africaine à faire une différence sur le terrain en s’adaptant aux sociétés locales. Ainsi, l’African Parks Network, crée en 2000 à Johannesburg, s’est donnée pour mission de protéger la faune de l’Afrique en créant des parcs nationaux et des réserves naturelles et surtout, en étroite collaboration avec les communautés avoisinantes pour garantir la durabilité des projets. L’organisation gère 19 aires protégées dans 11 pays, soit plus de 14,7 millions d’hectares.

L’AMREF dans la santé, Tostan pour les droits des femmes…

La « Fondation africaine pour la Recherche médicale », l’AMREF, est quant à elle la plus vieille ONG africaine : fondée en 1957 au Kenya, elle est particulièrement impliquée sur le projet PRECIS, qui vise à réduire la mortalité et morbidité maternelle, néonatale et infantile en renforçant les capacités et la formation des infirmiers et de sages-femmes au Sénégal et en Côte d’Ivoire.

Sur un tout autre registre, Tostan est une organisation basée au Sénégal qui lutte pour l’émancipation des femmes et la lutte contre la pauvreté. Elle offre aux Sénégalaises un éventail de formation pour l’alphabétisation et l’aide à la création d’entreprises.

Enfin, sur un modèle plus proche de celui de l’entrepreneuriat, la société Maya créée en 2017 par l’entrepreneuse Sénégo-Malienne Seynabou Dieng donne une seconde vie aux denrées locales invendues. Des fruits et des légumes sont rachetés dans tout le Mali auprès des agriculteurs locaux. Ils sont ensuite transformés, et distribués dans plus de 135 points de vente dans le pays. Une réussite économique, mais aussi sociale et écologique, qui fournit des denrées alimentaires à petit prix et évite le gaspillage.

Le point commun entre toutes ces structures ? Elles ont été créées par des Africains, en Afrique, pour les Africains. Un modèle gage d’efficacité et de résilience face aux défis du continent. Des modèles inspirants à suivre.

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