La crise sanitaire a mis à mal l’économie française en 2020. Si le levier des marchés publics avec des portails d’appel d’offre comme le BOAMP, Place ou encore le site de l’appel d’offre en région France Marchés sont indispensables aux PME, un autre levier est à leur disposition. En effet, aujourd’hui, l’export représente un réel levier de croissance pour les entreprises françaises qui y voient une solution pour accroître leur chiffre d’affaires et pallier les pertes engendrées sur le territoire national.
L’export, levier de croissance envisagé par 70% des entreprises françaises
Malgré une situation sanitaire loin d’être stable et entraînant, au gré des contaminations, des fermetures de frontières, 70% des entreprises sont prêtes à relancer leur activité à l’export selon une étude menée par Team France Export.
Une façon de tourner la page pour les PME et ETI qui envisagent l’exportation comme un levier de croissance pour faire progresser leur chiffre d’affaires à l’international. L’exportation représente en effet le premier levier de croissance identifié par les entreprises françaises pour sortir de la crise.
En quelques chiffres, 87% des entreprises estiment que l’export est un moyen efficace pour faire progresser leur chiffre d’affaires. 79% des PME et ETI pensent que l’exportation permettra d’accroître leur compétitivité et 67% pensent que s’internationaliser permettra de stimuler l’innovation.
En 2020, 80% des entreprises exportatrices ont été affectées par la crise sanitaire. La moitié des entreprises exportatrices avaient même dû interrompre ou reporter leurs projets d’exportation.
Sans surprise, la valeur des ventes à l’export des entreprises françaises a faibli : -16% au global en 2020. Les PME et ETI s’en sortent avec une baisse de « seulement » 8,6%. Un chiffre bien en deçà de la baisse globale mais qui ne peut pas faire pencher la balance étant donné le faible poids des PME et ETI dans les exportations globales.
Après une année 2020 particulièrement morose, l’exportation retrouve son aplomb et enregistre même une croissance de 7% sur le premier semestre 2021 par rapport au second semestre 2020. Un niveau aujourd’hui presque similaire à celui de 2019.
La crise sanitaire reste cependant dans les esprits puisque les stratégies à l’export ont évolué. Les entreprises cherchent à aller vers une consolidation des acquis plutôt qu’une conquête de nouveaux marchés. 66% des entreprises envisagent d’abord de consolider leur position tandis que 32% d’entre elles seulement souhaitent conquérir de nouveaux marchés.
L’enjeu réside maintenant à installer durablement les entreprises à l’export et les aider à développer leurs volumes de ventes.
Precia molen et alcor equipements, deux exemples d’entreprises qui misent sur l’international
L’entreprise française Precia Molen, le spécialiste des instruments de pesage, a fait ses débuts dans l’exportation en 1993. Elle a construit peu à peu son développement à l’export en implantant ses filiales à l’étranger.
Aujourd’hui, Precia Molen compte 21 filiales et exporte ses produits dans plus de 100 pays sur tous les continents du monde. Cette ETI, qui réalise plus de 40% de ses ventes à l’export, n’a pas été fortement impactée par la crise sanitaire et cela s’explique notamment par sa stratégie à l’export.
Disposer de filiales à l’étranger a effectivement permis à l’entreprise Precia Molen de limiter les impacts de la crise sanitaire sur son chiffre d’affaires. Exporter depuis la France aurait eu des conséquences plus lourdes mais ses implantations à l’international lui permettent aujourd’hui de redresser la barre. Avec 40% de ventes réalisées à l’international en 2019, le groupe n’a pas connu la crise, du moins à l’export, puisque ses ventes ont même progressé en dehors de l’Hexagone pour atteindre 41,9% en 2020.
La continuité du travail des équipes commerciales et de maintenance ont permis cette belle réussite. Seule la production a été entravée du fait d’un approvisionnement plus long des matières premières. Cependant, la quasi-totalité des commandes et des actes de maintenance ont pu être honorés dans les délais impartis.
À l’heure actuelle, Precia Molen envisage de poursuivre son maillage international par l’implantation de filiales dans des pays où l’entreprise n’est pas encore implantée comme l’Inde par exemple.
Outre les ETI de tailles importantes comme Precia Molen, qui compte 1 300 salariés dont 550 à l’étranger, les PME françaises ne sont pas en reste, à l’instar d’Alcor Équipements, fabricant angevin de tribune de stade démontable, modulaire et mobile. En seulement 4 ans, cette société a réussi à faire passer son chiffre d’affaires export à 45% de son chiffre d’affaires total, avec une présence en Afrique (Mauritanie, Cameroun, Niger, Côte d’Ivoire, Gabon, Sénégal) et en Asie (Népal, Inde).
Pour Éric LEPORT, en charge de l’export, « les marchés étrangers sont apparus comme un vrai relais de croissance à l’heure où l’État français baissait ses dotations aux collectivités, qui sont nos principales donneuses d’ordre ». Sans vis ni boulons, les tribunes de la société se prêtent bien aux exigences de réactivité des clients à l’export. Si la pandémie a évidemment mis un coup de frein aux velléités exportatrices, la PME angevine est prête pour relancer ses démarches, comme 70% des entreprises françaises sollicitées dans l’étude Team France Export.
Ces entreprises prouvent que certaines stratégies à l’export sont de francs succès. Un encouragement supplémentaire pour convaincre les entreprises encore frileuses de se lancer dans l’aventure internationale.