La petite île d’Astypalée, dans la mer Egée, a pris en 2018 une décision radicale : celle de bannir la cigarette. L’objectif de son maire est de favoriser le bien-être de ses habitants et des touristes en limitant les possibilités de fumer, tout en promouvant des alternatives à la cigarette. Visite de cette île avant-gardiste.

Cela fait deux ans que le conseil municipal a décidé de faire de l’île et de son millier d’habitants à l’année, un véritable laboratoire de lutte contre le tabagisme. A l’origine de cette initiative, la lassitude de la population de devoir gérer les mégots de cigarette laissés par les nombreux touristes de passage, mais aussi une volonté affichée de proposer une destination bien-être débarrassée de la fumée.

« Cette décision a une grande portée symbolique. Nous passons au sans-fumée parce que nous voulons offrir aux touristes et aux habitants insulaires de l’eau propre, de l’air propre et des plages propres », a indiqué le maire du village, Nikos Komineas, avant de détailler les mesures mises en œuvre pour éradiquer la cigarette.

Une initiative que la municipalité mène en partenariat avec Philip Morris International, l’industriel cherchant à renouveler son modèle économique, et à passer de la vente de cigarettes à la distribution de dispositifs de substitution. Pour PMI, Astypalée est un laboratoire grandeur nature des changements de comportement anticipés dans les années et les décennies à venir.

Outre le fait de proscrire la fumée dans les bâtiments accueillant du public, le maire a également décrété une interdiction à proximité du moulin, la principale attraction touristique de l’île, sur les places, le port et les plages du village. « Mais nous comprenons que certaines personnes ne vont pas arrêter de fumer, donc nous les informons sur les alternatives disponibles », a poursuivi l’édile.

En proposant de l’information sur les alternatives à la cigarette, comme les gommes et patchs à la nicotine, la cigarette électronique, ou le tabac à chauffer, Nikos Komineas voudrait « lancer un dialogue avec les habitants, avec les touristes et avec les entrepreneurs sur ce que cela signifie que de passer au modèle sans-fumée et sur comment nous transformer nous-mêmes et notre île ».

Ce programme est d’ailleurs plébiscité par la vaste majorité des habitants de l’île, à commencer par Maroula Kasoulini, une restauratrice qui se réjouit de l’interdiction de fumer dans les restaurants (y compris en terrasse). Selon elle, « s’il y a une chose qui n’est pas compatible avec la gastronomie grecque, c’est la fumée ». D’où, selon elle, un environnement beaucoup plus positif pour que ses clients profitent de l’expérience culinaire qu’elle propose.

« Comme je l’expérimente dans ma cuisine, nous essayons de transformer l’île afin de changer la façon dont nous appréhendons les gestes du quotidien. Je n’ai pas peur de dire que, d’une certaine façon, nous sommes en train de changer de façon de voir le monde », a-t-elle conclu. Une initiative porteuse de nombreuses promesses et qu’on pourrait voir se multiplier dans d’autres villes dans les années à venir.

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