Aujourd’hui, en dehors du stérilet de cuivre, du préservatif et du gel spermicide, les moyens de contraception sont hormonaux. Ils provoquent ainsi pléthore d’effets secondaires indésirables, parfois mal vécus par certaines femmes. 9 étudiants de l’Université de biologie de Montpellier cherchent à créer une alternative : une contraception spermicide à base de bactéries. Ils ne sont pas les seuls sur le marché, puisqu’un projet similaire du MIT (Massachusetts Institute of Technology) a été récompensé en novembre 2018 à Boston.
Modifier une bactérie déjà présente dans l’organisme
L’objectif ne serait pas d’inoculer une nouvelle bactérie, mais d’en modifier une déjà présente dans l’organisme. Au niveau vaginal, nous retrouvons la Lactobacillus jensenii. Par un procédé médical, les étudiants prévoient d’introduire dans cette fameuse bactérie un gène codant qui permettrait de limiter le déplacement des spermatozoïdes. Complètement ralentis, ces derniers se retrouveraient ainsi dans l’incapacité d’atteindre l’ovule.
Bien évidemment, si cette contraception voit le jour dans le futur, elle n’a pas vocation à remplacer le préservatif en ce qui concerne la protection contre les maladies sexuellement transmissibles.
Un moyen de contraction réversible
L’objectif de cette bactérie ne sera pas d’empêcher définitivement la fécondation. Léo Carillo, l’un des étudiants à l’origine de ce projet, compte mettre au point une méthode pour inverser le phénomène. Les bactéries redeviendraient ainsi aussi inoffensives qu’avant leur modification.
Sur la page Ulule de l’innovation, il est indiqué que ce nouveau procédé pourrait également avoir des effets bénéfiques sur l’endométriose ou le traitement des mycoses. Aussi, l’un des avantages mis en avant est le fait que tout effet secondaire dû aux hormones aurait de grandes chances de disparaître.
Pour l’instant, aucun retour d’expérience n’a été fait de la part des étudiants. Les essais cliniques et mises au point risquent de prendre encore un certain temps, alors patience !
Affaire à suivre…
Source : Science et Avenir
Ça vous a plu ? 4.3/5 (21)