Le déremboursement des traitements homéopathiques, réclamé par une pétition de 124 médecins, ne ferait pas faire d’économies à la Sécurité sociale, mais coûterait au contraire 400 millions d’euros en raison de reports de prescriptions vers des médicaments plus onéreux, a indiqué la directrice du laboratoire Boiron, Annabelle Boiron.
Fausse bonne idée ? La proposition de dé-rembourser les traitements homéopathiques (qui sont, pour certains, remboursés à hauteur de 30%) serait contre-productive à en croire la patronne du leader mondial de l’homéopathie, le laboratoire Boiron. Selon elle, les chiffres montrent que l’utilisation d’homéopathie permet de réduire sensiblement l’utilisation de médicaments conventionnels, plus chers et aux effets secondaires potentiels.
« Un déremboursement coûterait 400 millions d’euros à la Sécurité Sociale en report vers des médicaments conventionnels plus chers », a prévenu Annabelle Boiron dans une interview à la Voix du Nord, en s’appuyant sur les résultats d’une étude commandée par son laboratoire au cabinet indépendant LASER.
Les chiffres démontrent « un bénéfice clinique comparable à niveau de sévérité égal dans les maladies ORL, les douleurs musculo-squelettiques et l’anxiété. (L’étude) montre aussi une consommation deux à trois fois moindre de médicaments à effets secondaires négatifs », a-t-elle précisé. Les résultats de l’étude indiquent en effet une baisse sensible de médicaments traditionnels lors de prescriptions conjointes avec de l’homéopathie.
Parmi les principaux résultats (étude complète à lire ici), on note une réduction de 57% de la prise d’antibiotiques pour les infections ORL, de 46 % d’utilisation d’anti-inflammatoires pour les douleurs musculo-squelettiques, et de 71 % en ce qui concerne les anti-dépresseurs pour les troubles du sommeil, l’anxiété et la dépression.
Selon Annabelle Boiron, un déremboursement des traitements homéopathiques partiellement remboursés ne représenterait pas un gain notable pour les caisses de la Sécurité sociale (les remboursements d’homéopathie ne couvrent que 0,29% des coûts totaux de remboursement de médicaments en France).
« Le risque est de priver de nombreux Français de cette médecine complémentaire, 35 % moins chère pour le patient suivi par un médecin homéopathe », a-t-elle précisé en se positionnant comme « complémentaire et pas concurrente » à la médecine traditionnelle, et en rappelant que 30 millions de Français et 20’000 médecins font confiance à l’homéopathie pour traiter certaines affections.
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